Vie privée : à peine 6 minutes sans surveillance par jour

58

Evoqué le week-end dernier dans la presse américaine et visiblement issu d'un blog sur le thème de la protection de la vie privée, un article rédigé par un spécialiste de la sécurité fait le buzz depuis quelques jours au point d'avoir été choisi comme sujet d'enquête par le 20 heures de TF1 hier soir, mercredi 13 février. Son thème : les outils de surveillance personnelle sont si présents que vous n'avez tout au plus que 6 minutes de réelle intimité par jour. Et encore !

Si l'on en croit les informations qui circulent sur la toile, la vie privée n'aurait plus de secret pour qui voudrait s'amuser à récolter les données qui existent sur ce thème. De la carte de métro que l'on passe négligemment sur un lecteur optique au badge d'entreprise que l'on glisse pour accéder à son poste ou du code que l'on tape pour accéder à des étages d'un bâtiment... Toutes ces données sont aujourd'hui autant de points faibles que nous enrichissons au fur et à mesure de notre journée. Ne parlons pas du téléphone, qui nous géolocalise, de la carte bleue qui nous traque, du péage d'autoroute qui nous trahit. Ai-je besoin de préciser que votre patron à le droit de lire vos messages sur la messagerie de la société (sauf si la mention "privé" apparait dans l'en-tête), qu'il suit vos consultations internet et qu'il sait également la nature des fichiers stockés sur votre ordinateur d'entreprises voire sur le "cloud".... N'en jetez plus ! Bref, à en croire les spécialistes, à peine 6 à 10 minutes par jour de notre vie privée échappe aux regards indiscrets de ceux en charge de nous surveiller.

Pour le voyageur d'affaires... C'est guère mieux. On sait tout de son dossier, et son passeport biométrique a vite fait de révéler des informations plutôt indiscrètes sur son voyage, voire son quotidien. Tout cela n'aurait guère d'importance car chaque contrôle étant individuel, voire très localisé, il apparaît impossible d'agréger toutes ses données. Impossible ? Pas tout à fait. C'est l'objet du texte qui circule sur le net et qui évoque, pour des raisons sécuritaires, la création d'une vaste banque de données mondiales en charge de conserver toutes les datas de personnes dites "sensibles". Vaste souci que de déterminer une "sensibilité". Est-elle uniquement sécuritaire ou deviendra t-elle commerciale dans le cadre d'une veille d'état (pour ne pas parler d'espionnage) ?

Vous l'aurez compris, tout cela n'a rien de rassurant. Faut-il s'inquiéter ou ne parler que de science fiction ? Là est le problème. Car même si le papier est mensonger, il ne fait qu'évoquer des possibilités parfaitement réalisables aujourd'hui. Ne pas s'en préoccuper serait faire l'autruche avec tout les risques associés !

Marcel Lévy