Voyage d’affaires : à peine 10% des données numériques sont protégées

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Etonnant constat que celui fait par la presse américaine à l'occasion de "l'affaire Snowden": quels que soient les Etats, 90 % des données qui transitent sur le net sont potentiellement contrôlables par les gouvernements. Si l'excuse de la lutte anti-terroriste est le bon prétexte pour justifier ce contrôle géant et intrusif, on soupçonne aujourd'hui plusieurs pays d'assurer, à peu de frais, une surveillance économique stratégique. Y compris la France.

Voyage d'affaires : à peine 10% des données numériques sont protégées
Dans une longue enquête publiée par le New York Times suite aux révélation sur le contrôle permanent de la NSA dans les fichiers de Google, Yahoo ou Microsoft, les journalistes révèlent que les Etats Unis se seraient lancés dans une écoute à tout va des informations qui transitent sur le net. Mais ils sont loin d'être les seuls. La Chine, la France ou l'Allemagne ne seraient pas à la traine. L'enjeu est de taille : la connaissance stratégique. Celle qui peut permettre une avancée économique voire une avance technologique. Plusieurs spécialistes de la sécurité, cités anonymement, vont plus loin en affirmant que seuls 10% des écoutes concernent réellement le terrorisme et que les autres tiennent plus de la surveillance de la concurrence économique.
Mais au delà, les journalistes révèlent que tous les canaux sont exploitées : du Wifi dans les aéroports et les lieux publics aux réseaux dans les hôtels voire même dans les entreprises... Mieux, même dans les avions, reliés au net via des systèmes satellitaires. La bataille engagée laisse peu de chance aux voyageurs qui consultent leurs mails ou leurs dossiers en voyage. L'étude va plus loin et précise que la seule solution pour éviter cet espionnage permanent serait de limiter ses accès internet professionnels ou privés à l'occasion d'un voyage. Impensable. Mais le NYT précise que l'on peut aussi se préserver d'une possible intrusion en cryptant systématiquement ses données. Illusoire a répondu il y a quelques jours Edward Snowden, à l'origine de ces fuites largement reprises par la presse. "Nous sommes dans une guerre froide 2.0", souligne le fugitif le plus célèbre de ces derniers mois qui précise : "Aucune information qui transite sur le net n'est anodine pour qui écoute". De quoi donner des sueurs froides aux voyageurs d'affaires.