Voyage d’affaires : la bataille des chiffres aura t-elle lieu ?

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Dans quelque jours, le mercredi 25 septembre précisément, la journée Internationale du Voyage d'Affaires évoquera les grandes évolutions du domaine. Au delà des échanges et du benchmark permanent qu'apporte cette manifestation, un chiffre sera sous le feu des analystes : le volume du voyage d'affaires en France ! Tous les calculs sont possibles.

D'un côté PhocusWright, dans son étude européenne, parlera de 40 milliards pour le voyage d'affaires français. Là ou l'étude Epsa/Deplacements Pros en décomptait seulement 25 en mars dernier. Seul point commun, les quelques 2% de hausse annuelle mesurée par les deux enquêtes. Sur le fond, ce volume moyen n'est pas le plus important à analyser. Nous découvrirons les tenants et les aboutissants du calcul de PhocusWright cette semaine. A contrario, ce qui est à ce jour l'élément fort à analyser, c'est la reprise économique qui attend la France et qui déterminera une hausse sensible ou non des voyages d'affaires. Et là, justement, la plupart des études se rejoignent. Une croissance nulle est pénalisante pour le domaine et si la hausse en volume est constante, celle en valeur stagne. Rien de bon pour les SNCF, Air France, Accor et autres grands noms du déplacement professionnel. Et pour conforter le tout, la banque allemande enfonce le clou. La reprise française lui semble surestimée pour 2014 tout comme l'annonce de la baisse du chômage évoquée par le gouvernement. En clair, rien de très optimiste pour le business.

Ces chiffres sont d'autant plus inquiétants que depuis quelques années, les innovations du Travel Management ne sont plus franco françaises. Les AirPlus, Concur, KDS et autres BCD trouvent leur inspiration dans le développement des marchés anglo-saxons. Plus précisément vers des pays du Nord de l'Europe. Les latins sont à la traîne. Il reste à déterminer si nous sommes latins ou anglo-saxons. Eternel débat. Toujours est-il que l'IFTM Top Resa, qui ouvre ses portes demain mardi 24 septembre, aura pour mission de rassurer les visiteurs sur la capacité française à piloter ses déplacements professionnels. Déjà, la globalisation quitte l'Hexagone au profit de sièges sociaux anglais, belges ou allemands. Si demain, notre vision du voyage n'était plus localo-locale, nul doute que les marchés seront alors bien faibles comparés aux chiffres publiés aujourd'hui.

Marcel Lévy