Voyage d’affaires, le grand succès des appartements locatifs

60

On ne connaît pas vraiment le poids des hébergements alternatifs dans l’univers du déplacement professionnel. AirBnB évoque 1 à 2 % de sa clientèle qui voyage pour affaires. D’autres spécialistes vont plus loin en fonction des lieux choisis par les entreprises. Londres et Berlin seraient deux vedettes incontournables du système.

Selon une enquête du Département américain du Tourisme, la location d’appartements aux voyageurs d’affaires serait en très forte hausse depuis 2013. Mais prudence, il ne s’agit pas d’un sondage mais du résultat d’une étude déclarative visant à comprendre les raisons du choix ainsi fait par les voyageurs d’affaires. Au total, le marché de l’hébergement alternatif pèserait 2,4% de l’hébergement marchand. Difficile de le vérifier mais suffisamment important pour évoquer un phénomène de société.

Moins rigide, plus souple, agréable, bien situé avec une forte notion de liberté, les appartements en zone urbaine sont de plus en plus appréciés par les voyageurs d’affaires. Ce sont principalement les 25/35 ans qui font le choix de l’offre en affirmant la préférer au moins une fois sur deux en fonction du déplacement. Mais leur cahier des charges est précis. Ils veulent un appartement et non une chambre chez l’habitant. Le wifi est indispensable et la situation géographique prépondérante. Enfin, la simplicité de réservation est essentielle. Le web étant la porte d’entrée de l’offre. Malgré les attaques juridiques, jamais le collaboratif en matière d’hébergement ne s’est jamais mieux porté.

Au-delà, le prix reste aussi un argument. Face aux hôtels à plus de 120 $ la nuit en moyenne, l’appartement reste attractif : entre 60 et 80$ la nuit, un prix lissé sur 12 mois qui subit lui aussi les fluctuations liées aux fortes demandes saisonnières. Autre atout, le « repeater », celui qui revient fréquemment dans la ville, nouera avec le propriétaire des relations directes qui permettent une accessibilité de l’offre en fonction de la disponibilité.

Peut-on rejeter cette approche même si elle est loin d’être inscrite dans les stratégies hôtelières des entreprises ? A l’évidence, comme l’open-booking elle viendra bousculer le quotidien des acheteurs voyage. Elle se met en place dans les PME/PMI mais commence aussi à intéresser les entreprises de taille moyenne. Aux États Unis, plus de 24 000 sociétés se disent aujourd’hui clientes d’une offre d’appartements locatifs à la nuitée. Un chiffre en hausse de 18 % par an pour une offre qui dépasse les 170 000 appartements sur l’ensemble du territoire américain.

Peut-on raisonnablement structurer l’offre ? A l’évidence, les comparateurs hôteliers commencent à le proposer. Mais au-delà, ce sont les fournisseurs eux-mêmes qui vont intégrer la solution aux SBT et offrir des outils de paiements simplifiés : carte logée, facturation mensuelle… Bref, le temps que tout se mette en place et la chambre de votre voyageur sera prête. À peine l’affaire de quelques mois.

A New York,
Philippe Lantris