Voyage d’affaires : le trop d’applis tue l’appli

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Une intéressante étude réalisée par le Consult Group s’est intéressée au marché des applications destinées aux professionnels mobiles. Réalisée fin 2013, elle met en avant une approche assez novatrice des besoins des voyageurs qui affirment à 78 % qu’ils «se sentent très peu concernés par la multitude des applications pour Smartphones ou tablettes».

A la base de ce travail, un constat révélé par IDG, le cabinet d’études américain sur les nouvelles technologies : en moyenne 3,4 nouvelles applications sont publiées chaque jour autour du voyage. Toutes ne sont pas forcément destinées au monde du Corporate même si, pour les développeurs, elles apportent des informations «qui facilitent les déplacements». Au final, si l’on en croit les chiffres, ce sont plus de 35 000 applications ainsi disponibles. A peine 2 % d’entre elles émanent d’entreprises directement liées à l’univers du voyage d’affaires.

A l’évidence, il est toujours complexe de déterminer ce qui est ou sera technologiquement indispensable aux voyageurs d’affaires. D’autant plus que la chaîne d’acquisition d’un voyage sur mobile est loin d’être évidente. Beaucoup d’entreprises refusent que le voyageur achète en ligne, un billet d’avion ou une chambre d’hôtels. Il leur faut alors passer par les outils de la société et, dans certains cas, obtenir la validation d’un supérieur hiérarchique.

Mais au final, cette «mobilité» restreinte ne concerne que peu d’entreprises du tissu économique français. Environ 30 %, principalement les entreprises de plus de 1000 personnes. Les autres, notamment les PME/PMI, pourraient adopter ces outils de la mobilité mais les habitudes ne sont pas encore là. Consult Group reconnait qu’aux USA, la part des «full mobility» dans le Corporate est faible, moins de 4%. Un chiffre sans doute identique à ce qui se fait en Europe.

On pourrait alors se demander comment le marché va évoluer. Incontestablement, il s’annonce mobile mais avec moins d’applications que ne l’imaginent les développeurs. Il faut donc désormais déterminer ce qui sera utile et ce qui ne le sera pas. Comme pour les datas, toutes les entreprises ne voudront pas partager leurs contenus avec d’autres. Le couteau suisse du voyageur d’affaires est loin de voir le jour !

A New York,
Philippe Lantris.