Voyage d’affaires : manger mieux ou différemment en classe éco

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Certaines compagnies aériennes mettent un point d’honneur à vous offrir un plateau repas discutable, d’autres vous font payer le moindre snack. Entre les deux, il y a la possibilité d’améliorer l’ordinaire sans passer pour un nabab. Petit mode d’emploi... En classe éco !

Sans être un grand moment gastronomique, les plateaux-repas circulent dans les avions pour fournir des repas complets ou des snacks dès que la durée du vol dépasse 3 heures, en classe éco comme en business. Une proposition gratuite sur la plupart des grandes compagnies, mais la règle n’est pas générale : la compagnie espagnole Iberia, l’estonienne Estonian Air et bien sûr les low-cost comme Ryanair ou EasyJet font payer la consommation à bord. Dans ce cas, on choisit ce qu’on paie, pas de problème de régime.

Pour les autres transporteurs, le choix à bord est plus ou moins vaste, et varie selon la destination. Habituellement le voyageur a le choix entre viande et poisson, et chacun pioche dans les options disponibles. Il est cependant possible, sur certaines compagnies, d’élargir les options en réservant son menu au moins 24 à 48h avant le départ, voire même dès l’achat des billets.
 

Le choix des menus spéciaux

Il y a de très nombreuses bonnes raisons de demander un menu spécial à bord d’un long courrier. Il s’agit de repas adaptés pour des raisons médicales (sans sel, sans gluten, sans sauce,…). Les compagnies comprennent bien les allergies et d’autant mieux qu’elles n’ont aucun intérêt à avoir un malade à bord ! Il y a ainsi et par exemple 17 menus spéciaux chez Lufthansa, 17 chez Air Canada, 11 pour Air France.

Les passagers diabétiques, allergiques, ou encore ayant des problèmes de cholestérol peuvent le plus souvent disposer de repas spéciaux, et plusieurs cas de figures sont envisageables : sans sel, allégé, sans lactose, sans arachide, sans gluten, sans épice... Mais deux problèmes apparaissent: il faut le plus souvent annoncer son régime à l’avance, et toutes les compagnies ne proposent pas l’éventail au complet pour une simple raison, la responsabilité. L’annonce d’un régime sans gluten par exemple impose le respect de règles diététiques édictées par Iata, l’Association des compagnies aériennes.

Lorsqu’un transporteur s’engage à fournir tel ou tel type de plateau-repas, il doit en garantir la fiabilité. Mais comme ce ne sont pas les compagnies elles-mêmes qui confectionnent les repas, elles doivent disposer de fournisseurs qui ne sont pas tous prêts à offrir des garanties contractuelles en raison, notamment, de la multiplication des allergies. Un œdème de Quincke à bord d’un avion, cela peut s’avérer une catastrophe. Une réservation en amont permet à la compagnie de passer la commande et de disposer à bord du plateau adapté.

Le plateaux de toutes les convictions

Ces listes de repas spéciaux incluent également le choix du repas pour des raisons religieuses mais aussi pour des raisons philosophiques. Ainsi presque toutes acceptent de distribuer de la viande halal (préalablement égorgée selon la tradition musulmane) sur simple demande. Certaines ne proposent d’ailleurs que cela, comme Royal Air Maroc, Air Algérie, Iran Air ou encore Emirates. Paradoxalement, l’alcool est servi gratuitement… sauf dans les avions d’Iran Air. La compagnie respecte rigoureusement les préceptes de l’Islam mais elle distribue aussi des repas casher sur simple demande. A contrario, la compagnie israélienne El Al ne servira pas de plats halal à ses passagers, mais plusieurs types de menus casher : simple (nourriture bénie par un rabbin), glat casher ou glat glat casher (selon les prières et le respect du calendrier des fêtes).

Moins représentée dans les pays occidentaux, la religion hindoue interdit de manger de la viande de bœuf, veau ou vache, l’animal étant sacré. Cette interdiction est appliquée dans tous les avions à destination de l’Ile Maurice, de l’Inde ou de l’Asie en général. Le poulet devient roi.
Enfin autre choix volontaire, le menu végétarien. Gulf Air ou Air France ont même trois menus végétariens différents. C’est un choix qui a de plus en plus d’adeptes et le plateau sans viande (dit « non dairy » en anglais) est d’ailleurs l’option la plus fréquemment proposée par toutes les compagnies car il correspond à peu près à toutes les demandes spéciales. Corsair en a ainsi toujours à bord, comme solution de rechange pour tous ceux qui ont oublié de faire une commande spéciale anticipée.

La gastronomie pour être gâté

Plus besoin d’être en classe avant pour bénéficier d’un menu soigné : c’est une option qui va sans doute vous valoir les yeux ébahis de vos voisins de Classe Eco, mais figurez vous qu’Air France offre désormais la possibilité de soigner son plateau avec 5 menus à la carte !

Bien sûr, l’option est payante, mais la différence ne sera pas celle d’un billet business ni même d’une Premium puisque ce menu à la carte est facturé entre 12 et 28 €, selon l’option choisie. Menu Océan (15 €), Dolce Vita (12 €, pour une cuisine inspirée des recettes régionales italiennes), Bio (à réserver très à l’avance - 60 jours! - issus de l’agriculture biologique garantie, 22 €) ou même repas façon Lenôtre, une exclusivité de la compagnie (28 €). Il reste à savoir si la politique Voyages de votre entreprise vous autorise cet extra, au chapitre des frais auxiliaires…..

Comment faire ?

La réservation du repas spécial se fait généralement au moment de la réservation et jusqu’à 24h avant l’envol, offrant à la compagnie le délai nécessaire pour transmettre cette commande à leur fournisseur. Les délais sont précisés sur le site de chaque transporteur et il faut le respecter faute de quoi, il faudra faire sa propre sélection dans le plateau classique, et éventuellement rester sur sa faim.

Il faut donc prendre le temps d’y penser… et bien souvent téléphoner. Comme il y a une multitude de choix et que la responsabilité du transporteur est engagée, la plupart des compagnies préfèrent avoir une discussion directe avec leur client pour enregistrer le bon code dans le dossier.

L’enregistrement fait, pas d’inquiétude de voir son voisin dévorer le plateau qui vous est réservé : la commande spéciale du passager est notée sur son numéro de dossier, et le « commissariat à l’hôtellerie » de la compagnie inscrit le nom du passager sur le plateau. Au chef de cabine de s’organiser à bord pour que le plateau s’installe au bon moment sur le bon trolley-repas. Bon appétit.

Anne Le Goff