Voyage d’affaires, quand les réseaux sociaux nous maternent

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Il y a des études qui, tout en confirmant ce que l’on sait (où l’on soupçonne) déjà, nous permettent d’avancer dans la réflexion technologique. Selon une enquête menée aux USA par Gallup, les réseaux sociaux seraient devenus pour la génération Y la première source d’informations pendant un déplacement, qu’il soit privé ou professionnel. En tête twitter qui permet de tout savoir sur tout… Ou presque !

À en croire les TMC, les informations envoyées en push aux voyageurs d’affaires sur les mobiles sont désormais essentielles à la relation Voyageurs / Fournisseurs. Foutaise, semblent répondre les faits qui, têtus, affirment que plus de 90 % de la génération Y dispose d’un réseau d’information bien plus efficace que tout autre source structurée. De fait, les réseaux sociaux sont devenus les soutiens du voyage d’affaires. Grâce à une toile relationnelle tissée dans le temps, chaque voyageur peut avancer en terre inconnue et s’en sortir en cas de problème.

Cette analyse pose problème aux agences traditionnelles. Pourquoi développer des outils pointus si, au final, ils ne servent que rarement ? Cette interrogation pilote aujourd’hui la refonte des outils d’American Express Voyages d’affaires qui devrait annoncer sa nouvelles stratégie fin avril. A condition qu’elle soit prête, claire et rapidement exploitable par les voyageurs. Désormais, des offices du tourisme, des aéroports, des hôtels sont, entre autres, présents sur les réseaux sociaux pour répondre en temps réel aux demandes. Même les réservations en direct devraient être rapidement proposées aux voyageurs.

À l’évidence, tous les outils sont aujourd’hui disponibles pour ce dialogue digital qui ne souffre d’aucune attente. Les puristes du Corporate Management évoqueront l’absence de sécurisation du voyageur, l’impossible consolidation financière et le possible non-respect de la politique voyages de l'entreprise. Un peu comme ceux qui considéraient, au début du 20ème siècle, le téléphone comme un «outil amusant mais sans avenir».

Le développement des API de gestion, associé à la mise en place de marqueurs stratégiques pour les utilisateurs, sont les deux premières réponses aux sceptiques. Et comme toujours, ce ne sont pas les dinosaures du business qui vont bouger en premier mais les petites structures innovantes et réactives. C’est ce qui se passe aujourd’hui chez les incubateurs de la Silicon Valley, ceux-là même qui développent aujourd’hui les outils marketing et commerciaux des réseaux sociaux.

A San Francisco,
Philippe Lantris