Voyage d’affaires : stop à la morosité inutile !

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En relisant les études publiées ces deux dernières années, avant de vous soumettre jeudi le Baromètre Mondial Assistance - Déplacements Pros pour un premier bilan du semestre (quasi) écoulé, force est de remarquer que la morosité que nous ressentons aujourd'hui dans l'univers du voyage d'affaires est largement injustifiée. Premier constat, depuis 2009, tous domaines confondus, le volume d'affaires du business travel augmente d'environ 1 à 4 % par an en France.

A l'évidence, il n'y a pas de quoi se taper sur le cuisses mais en regardant les résultats de nos voisins, on constate que nous sommes dans la moyenne des pays de l'Europe du Nord et loin des chutes constatées en Grèce, en Espagne voire en Italie. Autre observation, tous les domaines sont en croissance, y compris l'aérien qui a pourtant connu des crises plus fortes que le monde du travel management pur. Enfin, dernier regard apporté sur le business : les volumes de voyage restent largement stable ou en légère hausse alors que l'on imaginait le pire. Certes, en valeur les chiffres divergent mais globalement tout se tient.
Et alors ? Où vais-je en venir ?. Premièrement, si la crise est là et bien là, elle a d'abord touché les entreprises, clientes des TMC ou de tout autre fournisseur. Depuis 2009, en resserrant les budgets, limitant les déplacements et en imposant des contraintes sévères aux salariés, les sociétés, quelle que soit leur taille, se sont engagés dans des plans drastiques de réduction des frais. Mais, ne dit-on pas que les voyages sont des investissements ? Sans doute beaucoup l'ont compris et après la peur de 2009... Le marché est lentement mais surement, reparti.
Autre certitude, nos voisins nous boostent. L'exemple allemand cité en permanence a fini par nous contaminer. "Il faut aller chercher les clients là où ils sont" disait Angela Merkel aux patrons allemands. La leçon était aussi valable pour nous. Nous l'avons entendu. Pour bien des économistes, la fin de notre pôle industriel, souvent dans la souffrance, a conduit les entreprises françaises vers le service et l'innovation. Deux domaines qui s'exportent bien... A condition d'aller voir les clients, les suivre et les conforter dans leur choix de l'achat français. On pourrait aisément décliner des dizaines d'exemples du même type. La reprise américaine, balbutiante mais réelle, devrait atteindre l'Europe d'ici trois à 6 mois et pourrait bien marquer le renouveau de la confiance et la fin d'une morosité ambiante due à la crise et sans doute, un peu, à la météo morose de ces 6 derniers mois.
Au final, que constatons-nous ? Pour Eurostat, une reprise possible de l'activité économique en 2014. Pour les experts du FMI, la croissance ne repartira pas comme une flèche mais elle sera portée par notre capacité à commercer dans le monde.
Bref, les experts de tout poil le disent depuis quelques semaines : les volumes de déplacements professionnels dans le monde seront en hausse en 2014. Conséquence, Advito - comme bon nombre de cabinet d'étude - commencent à parler prudemment de 3à 4 % de hausse du marché pour 2014. Ce ne serait pas une bonne nouvelle ?

Pierre Barre