Voyage d’affaires: vers où porter le regard?

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Les conférences du Market Place qui vient de fermer ses portes ont conforté d’une certaine façon la querelle (amicale) entre les anciens et les modernes. D’un côté les partisans comme Epsa d’une intégration plus ouverte et mieux analysée. De l’autre, la vision plus réfléchie d’Avexia qui considère que le «management des voyages» passe une structuration des besoins. Au fond, les deux ont raison. Tout dépend où l’on place le curseur !

Faut-il analyser aujourd’hui par le prisme d’hier ou, au contraire, l’analyser en regardant vers demain ? A priori, si l’on peut s’amuser de la vision différente selon la génération où se trouve l’acheteur, on se doit de remarquer que toutes les entreprises ne sauraient réagir de la même façon. Et ne nous y trompons pas, il ne s’agit ni de taille, ni de volonté mais plus de culture d’entreprise et du souhait du top management de considérer le voyage à sa juste place.

Quel est le constat tiré de ces échanges ? Que la technologie, mise à toutes les sauces, est un atout ou un boulet. Un atout pour qui veut s’en imprégner et mener une veille active. Un boulet pour celles et ceux qui la refuse en bloc au titre du danger potentiel qu’elle représente. Au-delà, comme chez Jacques Martin, les deux visions ont gagné. Sauf que dans le temps, l’acheteur technophile d’une petite structure sera plus performant que le technophobe du Cac 40. Faut-il s’en plaindre ? Certainement pas si l’on considère que l’évolution ne se fait pas en une seule fois mais après une réelle réflexion qui met en balance les avantages et les inconvénients des formules retenues.

Cette analyse conduit naturellement à évoquer l’open booking dont tout le monde se méfie. Prenons les États-Unis où une étude d’Expédia démontre que dans le voyage, 80% des achats se font sur moins de 10 sites (en dehors de ceux des transporteurs aériens). De fait, intégrer les achats réalisés sur ces 10 sites est à la portée du premier développeur venu. Ce que Google a bien compris depuis des mois.

En clair, ouvrir le choix à des Booking, Kayak ou Trivago, entre autres, est loin d’être complexe. Et ces sites, le jeune voyageur les connait. Les intégrer dans le respect de la politique voyages est désormais jouable. Ouvrir et manager, voilà les deux mots clés d’un avenir qui ne sait pas très bien qu’il va faire bouger les lignes chez les acheteurs de voyage. Bizarrement, le travel management l’a bien perçu.

Marcel Lévy