Voyages d’affaires, la montée du sport en chambre

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Je vous vois me tomber dessus pour ce titre, un peu osé je l’avoue, mais volontairement provocateur tant il résume assez bien l’une des tendances fortes de l’hôtellerie : le bien être du voyageur. Avant, le must de l’accueil se résumait à des attentions très visuelles : plateau de fruits, presse locale, bouteille de vin, étages réservés… Autant de petits plus devenus très classiques au fil des ans.

Aujourd’hui, ce voyageur, on le « poupoune », on l’entraine, on le rend beau.En deux ans, la quasi-totalité des chaînes hôtelières a mis en place des programmes sportifs pour permettre aux voyageurs d’affaires de débuter la journée en pleine forme. Symbole de cette mise en avant du sport comme outil de relation avec les clients : le prêt d’un short et de paires de chaussures à ceux qui n’auraient pas pu les glisser dans la valise mais qui meurent d’envie d’un petit circuit dans central Park. Nous sommes tous habitués à voir dans les halls d’hôtels cette table où trônent serviettes et bouteilles d’eau destinés à accueillir les assoiffés du bitume de retour d’exercices. On s’habitue à tout. La nouveauté ? Des coaches, formés à gérer le temps serré des voyageurs et qui, en 15 minutes montre en main, se font forts de vous requinquer pour la journée. A Shanghai on va même plus loin avec des chambres équipées d’un tapis roulant ou de poids et haltères. Plus besoin d'aller au "fitness center". Très demandées par les européens et les américains, elles sont au même prix que les autres avec en plus un programme personnalisé d’exercices établi en fonction d’un questionnaire que le voyageur aura pris soin de remplir sur internet.
A terme, plusieurs groupes devraient intégrer dans les prix des mini séances de spa avec des soins anti jet-lag. A peine 15 minutes avant de partir en rendez-vous pour se faire masser la nuque ou le dos. Le succès devrait être au rendez-vous. Cette tendance «bien être» se développe aussi dans les assiettes. Des buffets light pour le petit déjeuner et des restaurants diététiques pour des dîners d’affaires «soft». Rien ne manque aujourd’hui à cette tendance appréciée et justifiée, du « mens sana in corpore sano » (un esprit sain dans un corps sain). Pour compenser la pénibilité de la classe éco devenue la règle ? En tous cas sans doute une arme de plus pour être un voyageur d’affaires efficace.

Marc Dandreau