Voyageurs d’affaires, luttez contre l’infobésité

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Savez vous qu'un cadre passe en moyenne 30 % de son temps à lire ou écrire des Emails ? En moyenne, ce sont 100 courriels par jour à traiter, dans une petite structure... Deux voire trois fois plus dans une grande entreprise. Face à cette croissance permanente d'information, estimée à 6% par an, on apprend désormais à lutter contre l'infobésité. Le trop plein d'infos dans nos boites à lettre électronique.

Une chercheuse française, Caroline Sauvajol-Rialland publie un livre sur le sujet : " Infobésité*". Elle l'affirme : "Trop de pression par mail peut nuire à la santé des salariés". "Dans la gestion des mails, il y a ceux que l'on reçoit car on est directement concerné par le message mais aussi les dizaines de courriels adressés en copie par un collaborateur", souligne Caroline Sauvajol-Rialland qui insiste sur cette approche souvent désordonnée qui caractérise la gestion des emails. Mais au delà, ce sont les multiples sollicitations non souhaitées qui viennent généralement polluer le temps de travail. "On doit apprendre à gérer ses mails comme on sait le faire avec son téléphone", poursuit l'auteure qui donne dans son livre des conseils pratiques pour ne pas se laisser submerger. Premier d'entre eux : apprendre à maîtriser sa messagerie. "C'est souvent la mauvaise prise en main du logiciel qui conduit au débordement". Et d'affirmer qu'il faut limiter l'accès à sa messagerie aux quatre ou cinq personnes que l'on jugera prioritaires au sein de l'entreprise. Des messages qui vont alors apparaître en couleur à l'écran. Seuls ceux là seront traités dans l'instant. La gestion des "règles" dans les softs de messagerie est également une option plus que pratique. "D'autant que l'on peut réserver deux ou trois périodes dans la journée pour traiter tous les mails qui ne sont pas prioritaires". Charles Thot, consultant en gestion du temps, va plus loin. "On peut insérer un message systématique dans ses mails en indiquant qu'en raison d'un emploi du temps chargé, la réponse à un courriel peut demander 4 à 6 heures de délai. Cela peut paraître un peu sec mais conduit très vite à une réduction sensible des mails inutiles". Une méthode qui, selon lui, élimine près de 40 % des mails "d'information".
L'infobésité est sans doute le mal du siècle. Ne pas la gérer conduit vite à une surcharge de travail, un stress immédiat et met une forte pression sur le salarié concerné. Certains demandent aujourd'hui que l'infobésité soit reconnue comme une "maladie" à part entière. Au même titre que le harcèlement moral. Pour sûr, on y arrivera.

Pierre Barre

* Infobésité
Comprendre et maîtriser la déferlante d'informations
Caroline Sauvajol-Rialland
Chez Vuibert
Avril 2013 - 208 pages - 22 €