Voyageurs d’affaires, savez-vous bien dormir ?

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Il parait que l'on peut apprendre à dormir comme on a appris à lire ou à marcher. Simplement, avec un peu de volonté et de travail. Mais attention, il ne s'agit pas de se mettre à dormir 12 heures de suite pour une grasse matinée où le temps ne compte pas. Non, juste 15 minutes ci et là pour recharger ses batteries. Se refaire une petite santé pour être efficace en voyage d'affaires. Dormir serait la clé de la réussite selon "the sleep school" qui réapprend à profiter du sommeil pour en faire une arme personnelle.

On peut accuser le jet lag de tous les maux mais, le plus souvent, c'est sa propre relation au sommeil qui est mise en cause lors des périodes d'insomnie. Pour le Dr Guy Meadows, de "the sleep school;, installée à Londres, "Le sommeil est un argument majeur de la relation commerciale. Bien dosé, il permet d'aborder sereinement toutes les situations et d'être prêt face à toutes les difficultés d'une négociation complexe". D'autant, et le docteur Meadow le constate, que plus de 50% des hommes d'affaires qu'il croise pense que dormir est un "accessoire de la vie, loin d'être indispensable". Une grossière erreur. Au delà de la durée du sommeil, c'est la qualité qui compte. Bon nombre de personnalités de l'histoire dormaient peu mais dormaient bien. Comment définir alors un bon sommeil ? Pour Guy Meadows, c'est la capacité à cloisonner ses tranches de vie quotidiennes qui permet d'atteindre un réel sommeil réparateur. S'endormir sur des problèmes conduit naturellement à une dégradation du repos. Bref, avant de dormir, pour une nuit ou pour une heure, il faut apprendre à évacuer les interrogations du quotidien. Plus facile à dire qu'à faire.

La Sleep School a donc mis en place des techniques pour évacuer le stress latent en orientant les pensées vers d'autres voies. Des techniques qui passent par un minimum de volonté pour accepter l'idée que le sommeil qui s'annonce est essentiel à la réussite du lendemain. Et le Dr Meadows de donner des exemples : "Je dis souvent à mes patients : essayez de vous dire que vous pouvez sentir l'oreiller, toucher votre mâchoire et vos joues, sentir vos orteils sur la couette et la circulation de l'air dans et hors de votre nez ".On peut par exemple se donner le temps de décrire le contact de l'oreiller sur son visage, la sensation de la couette sur le corps, écouter le mouvement de votre respiration. Bref, apprendre à faire de ses moments de sommeil des phases récupératrices de sa santé. Que ce soit pour des nuits courtes, des siestes flash ou un repos mérité dans un avion. Selon l'OMS, plus de 40 % de la population européenne dort mal. Un chiffre exacerbé par les crises économiques et les peurs du lendemain. Deux maux du siècle qu'il faut apprendre à combattre.

Pierre Barre