Voyageurs d’affaires, vous prendrez bien un gamin sur les genoux?

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Se déplacer en été n’est pas chose facile…Du moins pour un voyageur d’affaires dont la finalité du déplacement n’est pas la bronzette ou le test d’un rosé récemment sorti des caves. Bref, la tête dans les dossiers, il essaye de se concentrer. D’autant, et beaucoup le savent, que ce héros de l’économie moderne n’est pas toujours, les pieds dans les pantoufles, en business. Il voyage aussi en classe eco. O tempora, O mores !

C'est d’ailleurs là que les ennuis commencent. Dès l’embarquement, au moment où l’on appelle les familles avec enfant. A peine deux ou trois couples l’hiver… Une petite vingtaine l’été. On prend vite conscience que les ennuis sont au bout de la passerelle. Premier désaccord de notre homme (les femmes sont plus tolérantes avec les enfants) avec un bébé situé à deux sièges de lui. Il a une grosse faim ce pitchoun, mais l’avion ne peut pas réchauffer de suite son biberon. Et pour cause, il décolle. Vingt minutes de cris stridents pour une première mise en bouche. Gâté, non ? Une fois en l’air, tous les cas de figures le guettent. Le bavard, vous savez le gamin «poseur» qui commente tout et explique du haut de ses 4 ans pourquoi un avion vole. Hilarant. Surtout la tête des parents prêts à l’inscrire de suite dans une école pour surdoués. Le môme «pourquoi», celui qui est dans sa phase du «pourquoi il vole l’avion?». Tout est prétexte à interrogation. Puis vient le joueur. C’est le bambin persuadé que vous n’êtes à bord que pour le distraire. Il s’en prend à l’ordinateur, le plateau repas… Tout y passe. Même les nerfs de notre voyageur. Plus original, le contemplatif qui se plante devant lui et qui le fixe ! Juste comme ça. Déstabilisant. Bref, on identifie facilement pas moins d’une dizaine de cas désespérés qui font le bonheur des parents et la colère des hôtesses dont le leitmotiv pourrait être «oui à l’avortement post natal». Bref, une fois passées les deux premières heures, généralement le clame revient. Heureusement, le sommeil s’impose. Mais prudence, il y a aussi «le vomisseur». Sur la veste, pourquoi pas ? Je passe la nuit blanche et l’arrivée sous les hourras des bambins. Un vrai bonheur. Alors, l’été vous aimez vraiment?

Marcel Lévy