iPhone, Blackberry, Android… Faut-il localiser et tracer les voyageurs ?

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Bousculés il y a quelques jours par des utilisateurs inquiets d'être pistés par un fichier qui collectait les donnés GPS, les géants de la téléphonie viennent, les uns après les autres, d'annoncer de substantielles modifications de leur système d'information. Certains vont publier des correctifs sensés crypter les informations recueillies. Pour autant, le GPS de nos téléphones va devenir une pièce essentielle de la sécurité du voyageur.

C'est Apple, le premier qui vient d'éditer un nouvel OS (4.3.3) supposé corriger les défauts révélés par des utilisateurs soucieux de la confidentialité de leurs données. Officiellement, "Cette mise à jour comporte des modifications du cache de la base de données de localisation d'iOS, issue de données collectives recueillies par les utilisateurs, notamment : la taille du cache est diminuée, le cache n'est plus sauvegardé dans iTunes, le cache est entièrement effacé lorsque le service de localisation est désactivé". Comprenne qui pourra ! Toujours est-il que cette fonction GPS des smartphones est indispensable à tous les programmes - en cours de développement ou déjà sur le marché - qui veulent utiliser le téléphone mobile pour gérer la sécurité du voyageur. Officiellement, il n'y a pas de points communs entre la conservation d'un fichier et la géolocalisation instantanée. On pourrait le croire, même si localiser à distance c'est aussi conserver l'historique d'un déplacement. D'autant qu'Apple n'a pas caché que ces fichiers sont principalement destinés aux développeurs et aux exploitants des données ainsi récoltées. La finalité ? Adapter la publicité aux lieux visités ou aux sites internet habituellement utilisés. La dérive ? Pister et suivre à la trace le propriétaire du téléphone.

Dans les très grandes entreprises, on suit avec intérêt le débat. Outre les pressions syndicales, la traque d'un salarié commence à faire réagir les organisations professionnelles. Faut-il alors refuser ces fonctions GPS ? Certainement pas disent les patrons de la sécurité. On sait que dans 5 ans, ce sera la seule et unique source de suivi en temps réel d'un voyageur d'affaires. Déjà des solutions se profilent pour satisfaire tout le monde. Mais des dérives aussi. On sait que certains développeurs sont capables de piéger des téléphones pour récupérer les données qu'ils contiennent... Itinéraires compris ! La complexité téléphonique ne fait que commencer. Et dire qu'à l'origine, un téléphone (comme dirait Monsieur de La Palice), c'était juste fait pour téléphoner !

Philippe Lantris