UE: création d’un fichier biométrique géant

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Le Parlement Européen a validé, en catimini, la création d'une gigantesque base de données biométriques qui contiendra des informations sur des millions de citoyens européens et non-européens.

Connu sous le nom de "Common Identity Repository" (CIR), ce fichier doit permettre de faciliter l'action des services de douanes aux frontières et de la police dans leur lutte contre l'immigration illégale, les usurpations d'identité mais aussi le terrorisme.

Il s'agit, en fait, du regroupement d'une série de banques de données qui existent déjà et qui sont tenues à jour par la douane, l'immigration et les services de police. Cinq fichiers au total :
Eurodac, un système de données de chercheurs d'asile, le Visa Information System (VIS) où figurent les données de visas de brève durée pour les voyageurs, l'European Travel Information and Authorisation System (ETIAS) qui conserve les demandes des voyageurs n'ayant pas besoin d'un visa, l'Entry/Exit System (EES) qui enregistre tous les passages de citoyens hors UE vers et de l'espace Shengen, ainsi que l'European Criminal Records System for Third Country Nationals (ECRIS-TCN) qui piste les étrangers (et les personnes ayant une double nationalité) condamnés pour des délits au sein de l'UE.

Cette nouvelle base contiendra des données identitaires telles des noms et des dates de naissance, mais aussi des numéros de passeport et autres, ainsi que des données biométriques comme des empreintes digitales et des scans faciaux. Ces données seront alors mises à disposition de l'ensemble des services de police et de contrôle aux frontières de l'UE.

La création d'un tel fichier pose de nombreuses questions notamment sur le choix de centraliser toutes les données, ce qui expose à des vulnérabilités vis-à-vis du piratage, alors que les données biométriques sont les plus sensibles qui soient.

Enfin, comment ne pas s'interroger sur les dérives possibles de l'utilisation de ces données, auxquelles auront accès énormément d'agents des douanes, de l'immigration, de la police et d'autres secteurs judiciaires. Le Conseil européen a d'ores et déjà promis des "garanties appropriées" en matière de protection de la vie privée, sans, toutefois, préciser lesquelles.