2010, les nuages ne seront pas seulement volcaniques

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La situation que vit aujourd’hui le ciel européen est unique. Pour la première fois depuis la fin de la 2ème guerre mondiale, plus de 80% de l’espace aérien européen est fermé à l’aviation commerciale. Trois jours sans avion, même les écolos les plus fous n’osaient y croire. L’absence se fait cruellement sentir, que ce soit […]

La situation que vit aujourd'hui le ciel européen est unique. Pour la première fois depuis la fin de la 2ème guerre mondiale, plus de 80% de l'espace aérien européen est fermé à l'aviation commerciale. Trois jours sans avion, même les écolos les plus fous n'osaient y croire. L'absence se fait cruellement sentir, que ce soit pour ceux bloqués au bout du monde ou pour ceux qui devaient partir en déplacement. Dans les entreprises, les cellules de crises se sont mises en place. Objectif : aider les voyageurs d'affaires bloqués.
On pourrait longuement épiloguer sur les caprices de la nature. Un simple volcan sous glacier perdu en haut de l'Europe aura, à lui seul, montré du doigt l'importance des relations aériennes dans l'économie mondiale. Même le nom de ce volcan, responsable de tous nos maux est imprononçable! Toutes les entreprises ou presque ont mis en place des cellules pour organiser les départs indispensables lorsqu'ils peuvent être réalisés autrement que par la voie des airs, pour trouver des alternatives pour certains retours ou assurer l'intendance de ceux qui sont bloqués. Et chacun commence à faire les comptes. Ils ne sont pas bons ! Selon IATA chaque jour "bloqué", coûte environ 147 millions d'euros au transport aérien. A cela s'ajoutent quelques 35 millions d'euros de dépenses annexes (hôtels, locations de voiture…) aux entreprises européennes. Quant à la reprise, elle a aussi aura un prix : 56 millions d'euros pour combler les retards et permettre le rapatriement des passagers bloqués dans le monde. Ce ne sont pas de bonnes nouvelles en perspective pour les comptes, déjà fragiles, des compagnies aériennes. Mais le coût indirect, il faudra aller le chercher dans les entreprises. En assurant, et c'est normal, les dépenses de leurs voyageurs retenus par cette affaire, elles devront assumer la part salariale des absents, leurs frais sur place et les éventuels surcoûts de leur rapatriement. Personne ne veut faire les comptes. Pour les sociétés du CAC 40, la note sera salée. Reste qu'il n'y a rien à faire face à cette situation. Rien qu'attendre et espérer que les caprices volcaniques ne durent pas trop longtemps. Les spécialistes météo sont confiants. Mais la météo n'est pas une science exacte. Dommage !

Marcel Lévy