2018 a été « l’une des pires années » en matière de retards de vols

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Lors de son troisième sommet annuel de l’aviation, l'association Airlines for Europe (A4E) s'est une nouvelle fois insurgée contre le nombre croissant de vols en retard dans le ciel européen. Avec une hausse de 105%, 2018 a été "l’une des pires années" en matière de ponctualité.

Les compagnies membres de l'A4E ont tiré plusieurs fois le signal d'alarme en 2018 face à l'augmentation des perturbations observée dans le ciel européen.

Et, les chiffres présentés lors du troisième sommet annuel de l’aviation de l'association démontrent que les passagers ont bien fait face à "l’une des pires années en matière de retards de vols depuis 10 ans".

Si le trafic aérien en Europe a connu une hausse de 3,8% entre 2017 et 2018, les retards en vol ont, en effet, augmenté pour leur part de +105%. Pour l'association, "une capacité limitée de contrôle du trafic aérien et un nombre insuffisant d’effectif sont été à l'origine de plus de 75% de tous les retards enregistrés".

D’après les dernières données publiées par Eurocontrol, environ 334 millions de passagers (+26%) ont subi des délais et annulations. Selon les estimations, ces perturbations ont coûté 17,6 milliards d’euros à l’économie de l’Union européenne, soit une hausse de 28% par rapport à 2017.

Le système de gestion du trafic aérien au cœur du problème
Pour les 15 compagnies européennes de l'A4E (Aegean, airBaltic, Air France-KLM, Cargolux, easyJet, Finnair, Icelandair, IAG, Jet2.com, Lufthansa Group, Norwegian, Ryanair, TAP Air Portugal, Smartwings et Volotea), la hausse inquiétante des retards est le résultat d'une "combinaison de plusieurs facteurs, en particulier le manque de personnel du contrôle aérien, les grèves des contrôleurs ainsi qu’une structure inefficace de l’espace aérien européenne dans son ensemble".

Thomas Reynaert, Directeur général de l'association a expliqué "Alors que certains émettent des doutes sur les avantages de l’intégration européenne, A4E appelle urgemment les futurs décideurs à Bruxelles et dans les capitales européennes à accorder une priorité maximale aux politiques de transport aérien lors des cinq prochaines années. Il faut cesser de se bercer d’illusions, nous ne pouvons plus faire abstraction de cette urgence".

Il a ensuite ajouté "Des vœux pieux ne permettront pas de renforcer l’efficacité de l’espace aérien de l’UE ou d’éviter que les plans de voyage des usagers n'échouent soudainement. Des vœux pieux ne permettront pas au plus des 2 milliards de passagers prévus en Europe en 2040 de profiter de services aériens efficaces et abordables".

Pour Michael O’Leary, PDG de Ryanair et président de l'organisation,"L’UE doit s’en prendre aux monopoles du contrôle du trafic aérien qui se révèlent inefficaces, et ce par le biais de l’internationalisation de l’espace aérien, de l’introduction de la concurrence entre les fournisseurs de services ATC et d'un déploiement rapide et flexible de contrôleurs aériens".

A4E appelle l'UE à agir
L'association demande ainsi aux États membres de l'UE de prendre des mesures pour résoudre ces perturbations chroniques comme centraliser la gestion du trafic aérien européen, mettre en œuvre un espace aérien commun au cours du mandat de la future Commission européenne ou encore imposer l'interopérabilité des systèmes de gestion du trafic aérien européen.

Les transporteurs proposent également que les prestataires de services de navigation aérienne (PSNA) deviennent "responsables des indemnisations accordées aux passagers dans le cadre du règlement européen 261/2004 du fait de perturbations causées par le contrôle du trafic aérien".