4 profils de salariés face à la révolution digitale

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Que ce soit en déplacement professionnel ou au bureau, le numérique et la technologie s'invitent de plus en plus dans le quotidien des voyageurs d'affaires. La dixième édition du baromètre Edenred-Ipsos sur le bien-être et la motivation des salariés européens, menée cette année auprès de 13 600 salariés dans 14 pays, montre que la révolution digitale est en marche, mais que les salariés ne sont pas tous aussi réceptifs.

Une large majorité des salariés européens (73%) se disent familiers avec le digital dans leur univers personnel et ce, quelle que soit la classe d’âge. Contrairement aux idées reçues, les seniors (55 ans et +) ont bien adopté les nouvelles technologies. Pour 67% d'entre eux, l’usage du numérique est quotidien (78% pour les 18-34 ans). Toutefois, les Français semblent un peu à la traîne sur ce point par rapport à leurs voisins européens. Ils ne sont que 64% à se dire familier avec le numérique alors que le taux atteint 85% en Roumanie et 82% en Turquie.

Lorsqu'on interroge l'ensemble des salariés européens sur le développement des usages numériques, 6 sur 10 estiment que leur entreprise est «au même niveau» ou «en retard» par rapport à celles de leur secteur. Pour autant, cette transformation digitale recouvre des réalités diverses. Parmi les initiatives les plus déployées en Europe, on peut citer la gestion électronique des processus RH (numérisation des fiches de paie, recrutement via les médias sociaux ...), le e-learning, la mise en place d’un réseau social d’entreprise ou encore les espaces de travail virtuels. En revanche, les accords en faveur du télétravail ou les politiques de Bring Your Own Device (BYOD), restent minoritaires.

Le numérique : une bonne influence pour l'entreprise
Pour la plupart des salariés européens interrogés, les outils digitaux ont un impact très majoritairement positif ou neutre (80%) sur leur motivation au travail. Ainsi, quel que soit son pays, 1 employé européen sur 2 considère les outils digitaux comme des aides à l’évolution de ses compétences (51%) et les perçoit de manière positive sur son autonomie au travail (48%) et sa qualité de vie (48%). Les conséquences sont également perçues comme largement bénéfiques sur la qualité des relations clients ou la collaboration entre équipes, pour 46% des travailleurs européens.

Par ailleurs, 1 salarié européen sur 5 considère que la révolution numérique est susceptible d’avoir un impact négatif sur l’équilibre entre sa vie professionnelle et sa vie personnelle et une même proportion évoque un impact négatif sur les comportements managériaux. "En effet, si les salariés se sentent insuffisamment "accompagnés" par leur manager (méthodes de travail flexibles et beaucoup d’autonomie laissée...), le digital peut influencer négativement leur motivation", explique le baromètre.

4 profils de salariés face au digital
L'étude de 2015 a également mis au jour 4 profils de salariés différents face aux nouvelles technologies.

Les «Connectés» sont mieux équipés que la moyenne. Sans grande surprise, ils particulièrement présents parmi les Top Managers et dans le secteur des télécoms ou de l’IT. Ils considèrent leur entreprise en pointe (67%) et les outils digitaux exercent une influence positive sur leur motivation (53%). Pour eux, la révolution numérique signifie innovation et prise de risque. Néanmoins, connectées tout au long de la journée, ces catégories affichent aussi un niveau de stress élevé (6,8/10)

Les «Impatients» observent un décalage entre attentes et réalités professionnelles. S'ils envisagent, eux aussi, positivement la révolution numérique (66% considèrent que le digital a un impact positif sur leur motivation), ils sont en demande vis-à-vis de leur employeur pour accélérer le changement. Les salariés du secteur public sont très présents dans cette catégorie. Ils considèrent entre autres que leur entreprise ou administration comme au même niveau (48%) ou en retard (35%) par rapport à celles de leur secteur. Le digital a également pour eux un impact positif sur la plupart des indicateurs liés à leur bien-être et notamment leur équilibre de vie (61%).

Les «Passifs» sont les personnes qui ont une vision majoritairement neutre de l’influence des​ outils digitaux,
Bien équipés, ils pensent que leur société est au même niveau que les autres (56%). S'ils estiment que les outils digitaux ont une influence neutre tant sur leur motivation (52%) que sur leur équilibre de vie (61%), ils se montrent plus critiques concernant l’impact du numérique sur les comportements managériaux: ils attendent notamment un renouvellement des comportements de leur hiérarchie à l’ère du digital (davantage de feedback,de prise de risque...)

Pour les «Isolés», le digital est absent de leur vie professionnelle. Dotés d’un faible équipement numérique, ils considèrent que leur entreprise est au même niveau que les autres (38%) ou en retard (28%). Cette catégorie recouvre davantage de salariés de plus de 55 ans ou du secteur du BTP.

En France, les deux profils les plus représentés sont les Impatients (30%) et les Isolés (26%).