40 ans de Roissy, du haut et des bas pour le voyage d’affaires

52

Les plus anciens s‘en souviennent, c’est le 13 mars 1974 que se posait sur la seule piste de l’aéroport, un 747 de TWA en provenance de New York. Quelques semaines plus tard disparaissait le Président de la République Georges Pompidou, que Valery Giscard d’Estaing allait remplacer en mai. Si la mémoire du quotidien gomme souvent celle rattachée aux événements vécus, Roissy est resté lui comme l’aéroport français de référence. Sauf que dans le monde, il suffit d’évoquer son nom chez les hommes d’affaires pour que le nez se torde et les visages se crispent.

Et pourtant, lentement mais surement Roissy évolue. La refonte du T1, le fameux camembert de Paul Andreu, permet aujourd’hui d'effacer une partie des soucis rencontrés pendant des années. Certes, tout est loin d’être parfait mais ce premier terminal retrouve de la sérénité à défaut de proposer des solutions simples aux passagers. Les satellites que l’on rejoint via d’immenses tapis roulants sont congestionnés par les portiques de sureté et la création de l’accès N°1 est loin de résoudre les difficultés d’accès aux portes d’embarquement.

Pendant longtemps, la gestion étatique de l’aéroport a été un frein à son développement. Inscrit au plan lors de sa conception dans les années 60, il n’a jamais su anticiper le développement du trafic aérien pendant les trente années qui suivirent son ouverture. Il a fallu attendre la mise en place du 2F puis des derniers terminaux pour disposer enfin d’un aéroport moderne, digne de ce nom.

Mais si Roissy se bonifie, il n’en va pas de même pour l’organisation du circuit du voyageur. Trop grand, complexe, mal fléché… Sans lien direct avec Paris, CDG est loin de coller à l’image de la capitale française. Comme l’écrivait Woody Allen, «Il symbolise avec bonheur ce petit bordel français qui accompagne une belle idée et la transforme en foutoir». Un peu extrémiste mais pas si loin de la réalité. Il suffit de voir l’aéroport de Los Angeles, de San Francisco ou de Hong Kong pour s’apercevoir que le gigantisme peut être parfois près du voyageur.

Enfin, Roissy est cher. Pour les 180 compagnies qui l’utilisent. Pour les voyageurs qui veulent s’y garer ou se restaurer. Pour celles et ceux qui veulent le rejoindre en taxi ! Bref, Roissy doit encore et encore évoluer pour éviter l'étiquette de pire aéroport au monde. Mais au-delà, si la critique est aisée, il faut souligner que l’arrivée d’Augustin de Romanet à la tête du « machin » fait un bien fou à l’entreprise et que son regard sur le parcours voyageur est intéressant et riche.

Né sous Giscard à une époque ou «faute de pétrole on avait des idées», il faut que Roissy puisse montrer de façon visible et clair ses améliorations. Aujourd’hui, les connaisseurs voient bien l’ampleur du travail engagé. Mais les autres ?

Hélène Retout