40 minutes de recherche pour 7 minutes de bonheur au salon « grand voyageur »

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«Mon pôvre», me dit une charmante hôtesse à l’accent chantant du sud, «Vous n’êtes pas le premier à le chercher ce salon grand voyageur. Allez au bout du couloir, puis à gauche et deux fois à droite . C’est juste en face». Fin de l’histoire, j’avais enfin trouvé la piste du salon «grand voyageur» en gare de Lyon. Après 40 minutes de recherches. La SNCF n’avait pas menti, il existe bien! J’avais 7 minutes pour en profiter...

Fort du proverbe local qui dit que «Faire et refaire, c’est toujours du chemin de fer», je m’étais déjà enquillé tout le sous-sol du hall 1 en long et en large. Mais dans la mauvaise longueur et sans doute la mauvaise largeur. Lassé de passer deux fois devant le guichet d’Avis (le loueur de voitures) qui n’en savait pas plus long que moi, je venais de remonter dans le hall 1. Face au panneau d’affichage, la tête pliée devant un totem informatif, je regardais à nouveau le plan un peu abscons qui détaillait le lieu où était planqué le trésor : une croix sensée symboliser ce fameux salon. Il faut dire que j’avais compliqué l’objectif. J’étais arrivé par le RER A dans cette grande salle où le panneau «Départ grandes lignes» s’amuse à cache-cache avec le voyageur. Les cheminots sont restés de grands enfants, taquins et très joueurs. Mais de là, aucun signe indicateur. Pas de flèche, pas la moindre donnée qui me permettrait de rejoindre directement le lieu recherché. Nada, que dalle. Rien. Retour sur le quai où c’est bon d’apercevoir un train qui, par sa présence, me confirme que je suis dans une gare. Chic, un cheminot est là. «Le salon grand voyageur ? Vous allez au milieu du quai, là il y a un escalier, deuxième a gauche, tout droit et encore à gauche». Autant vous dire que 20 minutes plus tard, me revoyant passer, il avait compris qu’un grain de sable avait compromis son explication logique. Tout était à refaire. De nouveau sous-sol et de là, le point d’information au bout de la salle. Ouf, ma charmante hôtesse à l’accent provençale allait me sauver. Au final de mes 50 minutes d’avance, il ne me restait que dix minutes. Juste le temps de constater que les places dans le salon sont chères. Les toilettes sont en réparation. Il me reste la machine à café. Ai-je au moins des pièces? Bref, à peine le café bu et le plein de journaux terminé, je reprends ma route. Mon train part du hall 3. Il y a un peu de marche à faire. Mais quand même je suis content : 7 minutes de bonheur en gare, cela ne se refuse pas !

Marcel Lévy