4G : UFC dépose plainte contre Orange et SFR pour «pratiques commerciales trompeuses»

117

Selon UFC-Que Choisir, les cartes de couverture 4G présentées par Orange et SFR sont «trompeuses». L’association de consommateurs a porté plainte contre les deux opérateurs le 5 novembre 2013.

Orange et SFR assurent que la capitale est quasi-intégralement couverte par la 4G. Mais l'UFC-Que Choisir a testé le réseau dans 80 % des rues de Paris et peint un tableau bien différent. Après 60 000 mesures, l’association de consommateurs a découvert que «le réseau 4G d’Orange n’est disponible que sur 79,3 % de la capitale, oubliant toute une partie sud-ouest de la ville. Quant à SFR, l’opérateur couvre moins de 75 % de ce territoire, laissant de nombreuses poches de vide». Seul Bouygues affiche des résultats proches de ses annonces, avec une couverture de 99,4 %. Il profite de la transformation de certaines fréquences 2G en 4G accordée par l’État. Ses concurrents ont obtenu leurs fréquences 4G après un appel d’offres.
L’organisation demande également aux opérateurs de différencier leurs dernières technologies 3G - le «Dual Carrier» pour SFR et la «H+» pour Orange - de la 4G lorsqu’ils parlent d’accès au «très haut débit mobile». «Quoi que puissent en dire certains opérateurs, les seuls textes règlementaires sur ce sujet – à savoir les décisions de l’ARCEP – leur imposent de ne parler de «très haut débit mobile» que pour la seule technologie 4G», explique UFC.

4G des villes, 4G des champs ?
Dans son communiqué l’association remarque que les professionnels promettent avec la 4G des débits compris entre 115 et 150 Mbit/seconde. Mais elle assure que ces vitesses ne seront jamais obtenues pour de nombreux clients. «Seules les antennes 2 600 Mhz peuvent atteindre de tels débits. Or, les caractéristiques de ces antennes les destinent à n’être présentes que dans les grandes villes. Pour tous les autres habitants, situés dans les zones moins denses, les antennes 800 Mhz qui y sont implantées ne permettront d’obtenir qu’entre le tiers et la moitié des débits pourtant promis à tous les consommateurs», explique t-elle.

Orange et SFR se défendent
Orange a indiqué dans un communiqué que «L’UFC Que Choisir fait un amalgame entre le lancement de la 4G dans les 20 arrondissements de Paris et la couverture à 100% de la zone. Orange réaffirme tenir ses engagements en termes de couverture et a toujours été transparent, mettant régulièrement les cartes de couverture à jour». L’opérateur ajoute qu’il est le seul «à ce jour le seul à pouvoir proposer jusqu’à 150 Mbit/s grâce à la largeur de bande de 20 MHz sur la fréquence de 2,6 GHz qui lui a été allouée». Il assure également que les antennes 2,6 GHz n’ont pas été uniquement déployées dans les grandes villes. Il met en avant que ses installations comptaient, au 30 septembre, 2349 antennes de 2.6 GHz et 250 antennes de 800 Mhz. Il ajoute qu’il fait toujours la distinction entre haut et très haut débit auprès de ses clients.
Pour sa part, SFR rappelle que «Sur la couverture en 4G de Paris, SFR a dès fin août annoncé l’ouverture de la capitale car cette dernière était déjà couverte à plus de la moitié, en précisant que la couverture intégrale serait réalisée d’ici la fin de l’année. C’est ce que nous faisons». Pour l'amalgame Dual Carrier/4G, l'opérateur explique que «le Dual Carrier s'appuie sur une technologie (DC-HSDPA) qui offre un débit maximal descendant de 42 Mbit/s et permet un doublement des débits par rapport à la 3G+ (technologie HSPA+). Le Dual Carrier satisfait donc, comme la 4G, au critère de 30Mb/s, utilisé tant par la Commission européenne que par l'ARCEP au sujet du Très haut débit. SFR a fait le pari de déployer le DC dès 2010 et reste le seul opérateur en France à communiquer clairement sur les performances et la couverture offertes par cette technologie».