5 PDG de compagnies aériennes réclament une révolution dans l’aérien européen

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Ensemble, ces cinq compagnies représentent un total de 420 millions de passagers pour l’année 2014, ce qui correspond à la moitié des déplacements de voyageurs en Europe. De quoi trouver une oreille attentive à la Commission européenne, à qui ils réclament de renforcer la compétitivité des transporteurs européens.

Ils l'avaient annoncé lundi, les PDG des cinq plus grands groupes européens de transport aérien (Air France-KLM, easyJet, International Airlines Group, Lufthansa et Ryanair) se sont réunis ce 17 juin à Bruxelles pour la première fois. La naissance d’un nouveau lobbying ? Ils ont en tous cas décidé de travailler ensemble à "la promotion d’un nouveau modèle stratégique européen pour le transport aérien, qui permettra de soutenir la croissance et de créer des emplois dans toute l’Europe". Le conflit avec les compagnies du Golfe n’est pas loin, il est en arrière-plan d’une consultation lancée par Violeta Bulc, nouvelle Commissaire européenne aux transports, sur la mise en œuvre d’une nouvelle stratégie européenne pour le transport aérien. Pour les 5 PDG, pas de doute, il faut créer un "nouveau modèle stratégique, comparable à la révolution qu’a constituée la création du marché intérieur de l’aviation civile qui a permis la libéralisation du transport aérien en Europe".

Dans leur communiqué commun, les 5 PDG annoncent qu’ils ont déterminé "quatre mesures qui permettraient d’atteindre les objectifs de la Commission, qui consistent à renforcer la compétitivité du secteur du transport aérien européen, tant au niveau européen qu’à l’international, à soutenir la croissance ainsi qu’à créer des emplois dans toute l’Europe, et qui profiteraient aux clients en leur donnant accès à un plus grand nombre de vols à des tarifs moins élevés". Ils les détaillent :
  • Développer une nouvelle stratégie européenne pour le transport aérien, avec un plan prévoyant un cadre réglementaire simple et efficace, qui devrait permettre aux compagnies aériennes européennes de gagner en compétitivité, soutenir la croissance et créer des emplois grâce à l’ innovation (ex. : Horizon 2020), défendre les intérêts des consommateurs et accroître l’efficacité pour réduire les coûts.
  • Réduire les coûts des aéroports de l’Union européenne en faisant en sorte que les aéroports en situation de monopole fassent l’objet d’une réglementation efficace, que les passagers bénéficient pleinement des recettes commerciales qu’ils génèrent dans les aéroports, et que les frais de sureté soient utilisés efficacement. À cette fin, l’une des solutions serait de réformer la directive sur les redevances aéroportuaires.
  • Mettre en place un espace aérien fiable et efficace en réduisant les coûts des prestations de contrôle du trafic aérien, faire en sorte que les opérations de contrôle du trafic aérien n’entraînent pas de perturbations pour les vols en Europe, repenser la stratégie du Ciel unique européen en se concentrant sur l’utilisation des nouvelles technologies pour gagner en efficacité, et utiliser le programme de financement SESAR pour respecter le cadre réglementaire du Ciel unique.
  • Soutenir l’activité économique et la création d’emplois en mettant en place un cadre réglementaire adapté, en supprimnt les redevances passagers et les taxes environnementales abusives.
 Les cinq PDG (Alexandre de Juniac, Carolyn McCall, Willie Walsh, Carsten Spohr et Michael O’Leary) ont confirmé leur soutien à un certain nombre de mesures et de principes essentiels qui devraient "contribuer efficacement au développement de la politique aéronautique européenne". Selon eux, le plus important est "l’engagement en faveur de la sécurité : garantir que les critères de sécurité sont déterminés sur la base d’une évaluation scientifique des risques". Qui en a douté ?
Enfin les cinq compagnies ont convenu que la manière dont les compagnies aériennes sont actuellement représentées à Bruxelles, avec six organisations représentatives des compagnies aériennes, n’est pas aussi efficace qu’elle devrait l’être et ont accepté d’envisager d’autres formes de représentation à l’avenir. On vous l’a dit : un nouveau lobbying est en marche.