5 conseils pour se soigner en voyage d’affaires

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Etre malade n’est jamais drôle. En voyage d'affaires et à l’étranger, loin de ses repères, ça l’est encore moins. Les différences de soins sont moins importantes en Europe que dans d'autres régions du monde mais partout, la douleur ou la fatigue et la différence de langues et de procédures peuvent devenir de véritables barrières pour se faire soigner correctement. Il est donc important d'envisager le pire avant le départ, pour accompagner et adoucir les aléas de la maladie en voyage.

5 conseils pour se soigner en voyage d'affaires
Les salariés des grandes entreprises ont sans doute plus de chances que les autres s'ils tombent malade pendant leur déplacement professionnel: médecin de l'entreprise ou agence de voyages H24, ils ont éventuellement des recours et des référents à interroger en cas de problème. Pour les autres, avoir été prévoyant est un plus. Voici quelques pistes !

1 - Se prendre en mains

Première démarche, si votre entreprise en dispose, contacter son assisteur pour savoir dans quel centre hospitalier se rendre. Le régulateur médical fournira les adresses des structures recommandées où, cas extrême, des directives facilitant le rapatriement. Dans le cas contraire et à défaut de médecin d'entreprise et de TMC dotée de fiches pratiques, vous pouvez consulter le Comité d’Informations Médicales (CIMED) qui, au delà des fiches santé par pays, fournit également une liste des médecins francophones utiles en cas d'urgence. Aussi doué en langue que l’on soit, la souffrance et la maladie peuvent en effet rendre la communication avec les médecins très compliquée, autant essayer de simplifier le contact. Les ambassades fournissent également aux ressortissants français qui le demandent une liste des médecins et spécialistes francophones présents dans la région où l’on séjourne. Dernier recours, la réception ou le concierge de l'hôtel. Aussi banal cela puisse t-il sembler, ils constitue un vrai recours en cas de souci et les hôtels ont généralement un contact privilégié avec un médecin.
Se rendre à l’hôpital est souvent une décision prise dans la précipitation, surtout en cas de gros bobos. Il est donc utile par précaution de se procurer la liste des établissements conseillés auprès de l’assistance voyage avant le départ. Les coordonnées de celle-ci et les informations nécessaires (numéro de contrat…) sont remis selon l’organisation du déplacement par l’entreprise, le Travel Manager, l’agence de voyage ou le DRH.

2 - L’ordonnance avant le départ

Les malades chroniques le savent, mais peu font la démarche : en cas de diabète, maladie cardio-vasculaire, hépatite ou autre, il est utile de toujours se déplacer avec une ordonnace, de préférence rédigée en anglais. Précaution supplémentaire, vérifier que les médicaments suivent la Dénomination Commune Internationale (DCI). Ainsi n’importe quelle pharmacie du globe sera capable de fournir les molécules nécessaires. Le site ameli.fr a mis en ligne des exemples. Il est néanmoins important de vérifier les dosages avant de prendre son traitement car le conditionnement varient d’un pays à l’autre. Il est aussi recommandé de partir avec les médicaments nécessaires pour la durée de son séjour, surtout si l’on se rend dans un pays de l’Est où des contrefaçons circulent. Si des médicaments sont transportés lors d’un trajet en avion, il faut également s’assurer qu’en plus d’être en anglais, l'ordonnance précise que c’est pour un usage strictement personnel. Et afin d’assurer ses arrières en cas de perte ou de vol, il est important de partager les médicaments entre son bagage en soute et son sac cabine.

3 - Une petite trousse médicale

D'accord, cela fait un peu papy/mamy, mais le fait est qu'une mini trousse médicale peut résoudre bien des problèmes, y compris pour des voyageurs d'affaires a priori en pleine forme. Et si elle est bien préparée, sa légèreté permettra de la glisser dans un bagage cabine voire dans la trousse de toilette. Il n'y a pas de dizaines de produits à y mettre: Efferalgan effervescent 1000 pour couper net tout refroidissement et douleur (dents compris), anti-diarrhéique (type Immodium lingual) et éventuellement des pansements pour soigner coupures et ampoules, le tour est joué. Les insomniaques chronique y ajouteront leur somnifère préféré. Et oserons-nous suggérer un préservatif, pour faire face à toute situation?

4 - La carte européenne d'assurance maladie

La carte européenne d'assurance maladie (CEAM) atteste des droits à l'assurance maladie et permet de bénéficier d'une prise en charge des soins médicaux dans l'Union européenne ainsi que l’Espace économique européen (Islande, Liechtenstein, Norvège) ou encore en Suisse.
Pour l’obtenir, il suffit de faire une demande auprès de sa caisse d'Assurance Maladie, soit au guichet, par téléphone (le 36 46) ou sur le site ameli.fr, au moins de 15 jours avant le départ. La CEAM est individuelle, nominative et valable un an. Aucun frais à avancer ou remboursement ultérieur par la sécurité sociale… La prise en charge dépend de la législation et les formalités en vigueur dans le pays de séjour. Il faut toutefois savoir que les remboursements se basent sur les tarifs français. Tout comme la carte, les déclarations de soins reçus à l’étranger sont disponibles sur ameli.fr. Si vous n'avez pas la carte et que vous avez eu des frais, dans un pays de l'Union ou en dehors de l'Europe, il vous est toutefois possible de vous faire rembourser en ramenant tout simplement les factures acquittées et en les déposant à votre caisse d’assurance avec le formulaire «soins reçus à l’étranger». Le remboursement s’effectuera selon les tarifs français... en vous armant de patience car le traitement de votre dossier demandera une procédure particulière.

5 - L'arrêt maladie en déplacement

Si le médecin traitant prescrit un arrêt de travail pendant votre déplacement en Europe, il est possible de percevoir des indemnités journalières sous réserve de remplir les conditions d'ouverture de droits, exactement comme si vous étiez en France. Evidemment, le contact avec le Travel manager ou la DRH est indispensable pour préciser sa situation qui, sans être rare, n'est pas banale. La loi ne prévoit pas expressément dans quel délai ce certificat doit parvenir à l’employeur, les juges parlent d'un « délai raisonnable ». Dans certaines entreprises, la convention collective ou le règlement intérieur fixent des délais plus précis. En pratique, c’est souvent un délai de 48 heures qui est retenu. Le fax est évidemment le moyen le plus simple pour faire parvenir le document. Dans tous les cas, le coup de fil au siège vous permettra de détailler les conditions et la durée de l'arrêt de travail et d'envisager éventuellement un rapatriement ou un remplacement sur place.
Si vous séjournez en dehors de l'Europe et pour un salarié relevant du régime général de la sécurité sociale française, votre situation dépend de la convention internationale signée par la France et le pays en question. C'est ainsi qu'il existe des conventions particulières avec le Maroc, la Tunisie et l'Algérie. Les caisses locales se substituent à la caisse française dans les mêmes conditions de contrôle qu'en France. En Asie, rien n'est prévu, sauf au Japon et en Corée du Sud. Il n'y a pas de convention avec les Etats-Unis et le Canada, ni avec l'Afrique et l'Amérique du Sud .Il faut alors prendre des assurances privées avant le départ et vous ne pourrez pas bénéficier d’indemnités journalières du régime français tant que vous ne serez pas rentré en France et que vous n’aurez pas de prescription d’arrêt de travail d’un médecin établi en France.