73 personnes en lien avec le terrorisme recrutées dans les aéroports américains

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Parano, justification de contrôles renforcés ou information fiable ? La TSA affirme qu’au moins 73 personnes ayant des relations avec le terrorisme ont été recrutées par des aéroports.

C’est lors d’une audition au Congrès que la TSA, l’agence de sécurité intérieure, a lâché le morceau. Selon John Roth, un inspecteur  général du ministère de la Sécurité intérieure, au moins 73 employés ont été recrutés dans des aéroports américains malgré des liens avec le terrorisme. Le chiffre est précis et la TSA argumente que c’est parce qu’elle "n’a pas eu directement accès à toutes les informations"» qu’elle n’a pas pu se rendre compte que les aéroports – à qui elle faisait confiance – avaient ainsi recruté les mauvaises personnes. Pourquoi cette liste de 73 personnes, que leur est-il reproché et quels sont effectivement leurs liens avec le terrorisme, mystère. Délit de faciès ou véritable risque ? Là est la question. Mais dans la foulée, John Roth réclame une loi pour permettre à la TSA d'accéder à toutes les informations, en particulier les listes du FBI de surveillance des personnes suspectées de terrorisme.

Dans la foulée et au cours de cette même audition, un autre membre de la TSA a condamné le système de « pré-check » qui permet aux voyageurs fréquents de figurer sur une liste pour éviter les contrôles de sécurité aux aéroports. Becky Roering, pourtant elle même adjointe du directeur à la sécurité de la TSA sur l'aéroport de Minéapolis, n’y va pas avec le dos de la louche, estimant "TSA gère le système preCheck comme des bonbons d'Halloween pour faire passer les passagers le plus vite possible". Actuellement, un million d’américains, essentiellement des voyageurs d’affaires, figurent sur cette liste.

Mais ce qui exaspère le plus Becky Boering, c’est surtout que des passagers puissent être choisis de façon aléatoire, directement à l’aéroport, pour éviter eux aussi les contrôles ou tout du moins les passer de façon allégée. Chocking ! Quant aux bénéfices que les passagers ou l’économie pourrait gagner sur cette accélération des transits, pas un mot : au nom de la sécurité et du principe de précaution, Madame Boering voudrait que chacun passe aux détecteurs de façon approfondie. Avec tous les coûts que cela entraine, pour les aéroports comme pour les compagnies.

A New York,
Philippe Lantris