787, le chiffre qui fait peur aux acheteurs de déplacements professionnels

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Titre volontairement provocateur mais qui n'a rien à voir avec le nouvel appareil de Boeing actuellement en proie à quelques problèmes techniques qui ont cloué au sol la flotte de cette famille d'avion depuis près de 3 mois. Non, 787 c'est le numéro de la résolution IATA qui, outre-Atlantique, à mis le feu aux poudres. Premier à réagir violemment, le BTC - aussitôt appuyé par la GBTA - a sérieusement condamné cette résolution impactant directement les acheteurs.

787, le chiffre qui fait peur aux acheteurs de déplacements professionnels
Que dit-elle cette fameuse résolution ? Et bien simplement que pour avoir une offre de prix pour un voyage donné, la compagnie aérienne pourra tout simplement imposer la transmission de données très personnelles sur le voyageur. Ces données, très axées sur la position professionnelle et l'appartenance du passager, permettront de répondre avec un tarif spécifique et, comme le disent les Américains, "Tailor made".

Ce pricing sur mesure permettra de cadrer le passager dans un espace hyper contrôlé permettant ainsi une maximisation des possibilités de marge pour les compagnies aériennes. La visibilité commerciale de ces dernières sera cette améliorée, mais le prix à payer pour les acheteurs sera inacceptable.

La résolution IATA numéro 787, c'est l'arrêt de mort du best buy et un sérieux coup de canif dans la libre concurrence. Les compagnies les plus proactives pourront alors revenir en force avec leurs contrats dit Corporate, et feront évoluer leurs passagers dans une enveloppe protectrice clairement définie. Low-costs, low-fares, alliances et compagnies régulières utiliseront toutes cette résolution avec plus ou moins d'agressivité. Les risques de déviation sont grands et les acheteurs du monde entier doivent se fédérer au travers des organisations existantes, seules capables de faire le poids contre ces mastodontes politico-financiers pour contrôler et équilibrer ce rapport de force.

En bref, l'acheteur que je suis dit oui à l'hyper profilisation des voyageurs car elle permettra de donner un meilleur support aux personnes, une meilleure traçabilité et sécurité. Par contre, je dis non à cette entrave à la libre concurrence qui mettra à mal les process, les outils et surtout les résultats économiques.

La GBTA à eu le courage d'exprimer son refus et de faire peser le poids de ses 5 000 acheteurs et partenaires, dont plusieurs compagnies aériennes, pour travailler sur un autre angle d'approche avec IATA et le marché. Souhaitons que toutes les associations nationales et internationales se fédèrent et fasse peser tout leur poids pour éradiquer cette résolution 787.

Quant aux acheteurs, à titre individuel, ils doivent aider les opérateurs, dont notre chère compagnie nationale, pour les aider dans leur mission, participer à leur profitabilité et assurer une bonne compréhension acheteurs / utilisateurs / opérateurs. C'est peut être là, la meilleure parade à la résolution 787.

À bon entendeur...
Yann Le GOFF