A l’IFTM Top Resa, le voyage d’affaires se prépare à une crise dure

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On la savait présente, sans beaucoup en parler, on la sait aujourd’hui installée dans nos entreprises avec la cohorte de décisions économiques qui l’accompagne. La crise s’est installée à l'IFTM Top Resa. Rampante, sans forme et sans chiffre pour la décrire. Toujours est-il qu’elle devrait bousculer les modèles économiques des entreprises pour les obliger à se reconstruire autour de décisions qui ne devraient pas toutes plaire aux voyageurs d’affaires.

Certes, certaines entreprises ne cachent pas que le retour à des classes avant plus attractives est engagé mais au prix d’une diminution du nombre de déplacements. «Un mieux pour plus de pression», disent quelques voyageurs, «On nous octroie un avantage pour nous demander des résultats concrets sur le terrain à court terme». Mais au-delà, et force est de le constater, ce sont toujours les volumes de voyage qui servent de régulateur au marché. En diminuant les déplacements, on diminue mécaniquement les frais ! Une lapalissade loin d’être aussi simple. Contrairement aux idées reçues, la vidéo conférence n’est pas encore la panacée universelle. Si les grandes villes disposent d’équipements mutualisés, utilisables à l’heure, bien des entreprises hésitent à investir 100 000 € dans le système. Au-delà de la technologie, ce sont les process qui conduisent au choix d’un voyage qui sont à revoir. La montée du TravelMaining, outil logiciel d’aide à la décision en matière de voyage, est une réalité perceptible aux USA. L’Europe n’échappera pas aux effets dévastateurs de cette «intelligence artificielle» capable d’intégrer les réactions caractérielles d’un client, ses résultats économiques sur dix ans ou la part d’affectivité du client. Sale temps pour les fournisseurs, relégués ainsi au rôle de vendeur de billets ! Et côté transports, ce n’est pas plus rose. Certes les prix des billets n’augmentent pas. Mais rien de suffisant pour les rendre attractifs. Les compagnies aériennes reconnaissent que 2013 sera difficile. Limite de capacité, diminution de la taille des appareils et gestion drastique des lignes exploitées. Dur, dur de s’adapter à l’instantanéité du business. Voilà donc pour le constat de la première journée. Mais au-delà des craintes, ce sont maintenant les solutions qu’il faut trouver. Attendons la fin du salon pour voir si elles font partie de la panoplie du métier !

Marcel Lévy