AF 447 : un avocat veut la mise en examen d’Air France

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En moins d'une semaine, l'affaire du crash du vol AF 447 Rio-Paris s'emballe et se porte résolument sur le terrain de la justice alors que commencera en février une nouvelle campagne de récupération des boites noires. Après les révélations de Libération qui dénonçait vendredi la responsabilité d'Airbus et de Thalès sur les défaillances répétées des sondes Pitot, c'est au tour du magazine le Point de révéler que l'avocat de quatre parties civiles souhaite aujourd'hui la mise en examen d'Air France. Yassine Bouzrou accuse la compagnie de ne pas avoir dévoilé, avant l'accident, les problèmes rencontrés par ces sondes. Pour l'homme de loi, le principe de précaution aurait du conduire à une immobilisation des avions.

AF 447 : un avocat veut la mise en examen d'Air France
L'avocat veut aujourd'hui qu'Air France assume toute sa responsabilité. Pour lui, "Le simple fait de connaître les risques tout en laissant voler les appareils est une grave responsabilité qui condamne la compagnie". Selon Maître Bouzrou, qui se refuse pour l'instant à commenter le mémorandum soumis par Air France fin septembre dernier, la compagnie aurait dû immobiliser l'ensemble des avions jusqu'au changement des pièces défaillantes. Depuis le début de cette affaire, Air France n'a jamais souhaité commenter les raisons du crash du vol AF 447 qui avait fait 228 morts en juin 2009. La compagnie a toujours précisé qu'elle attendait le rapport des experts. Aujourd'hui interdites, les sondes Pitot pourraient conduire Air France, Airbus et de Thalès sur les bancs de la justice pour homicide involontaire. Il faudra cependant attendre le 31 décembre prochain, lorsque les experts judiciaires auront rendu leur rapport définitif sur les pannes constatées des sondes, pour savoir quelle décision sera prise par le juge. L'enjeu est de taille car selon les différentes estimations, le préjudice réclamé par l'ensemble des familles pourrait frôler les 300 millions d'euros. Sommes auxquels il faudra rajouter les frais engagés par la France et le Brésil pour localiser l'épave.