AFTM/AirPlus : un livre blanc pour traquer la data

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Disons-le d’emblée, c’est sans doute le meilleur Livre blanc publié par l’AFTM grâce au soutien d’AirPlus. Il aura un mérite, et sans doute une durée de vie assez longue : il explique ce que la collecte de la data travel peut apporter aux acheteurs. Plus qu’une méthode, c’est une approche assez détaillée des process à suivre et à mettre en place. Seul petit bémol, le poids des DSI est sous-estimé, à peine survolé.

Commençons notre déroulé de l’ouvrage par ce qui est à souligner. La patte rédactionnelle de Julien Chambert se fait très vite sentir. Et tant mieux. Il connait son sujet sur le bout des doigts et peut ainsi délivrer des conseils pratiques réellement utiles. On pourrait penser que cette édition ne s’adresse qu’aux entreprises de belle taille. C’est à la fois vrai et faux. Chacun à son niveau pourra analyser ses besoins en matière de gestion de la data et l’attractivité de ses outils. Certes, une partie des conseils délivrés ne d’adresse pas aux PME/PMI mais à y regarder de plus près, on se rend vite compte que l’information doit être rationnalisée pour prendre toute sa valeur. Ce n’est pas le nombre d’items récoltés qui compte mais leur capacité à apporter des réponses à l’acheteur… Et l’utilisation qu’il en fera.

Le Livre blanc fait un choix et ne le cache pas : évoquer des données sous une approche mathématiques visant à peaufiner un reporting le plus précis possible. C’est un choix respectable qui conduit à une méthodologie détaillée que bien des acheteurs pourraient adopter. Du diagnostic à l’analyse, il balaye les étapes et donne les clés pour aller chercher l’information. Pour autant, il ne fait pas l’impasse sur la notion de profils (base de toute approche analytique) même si le sujet est à peine survolé car ce n’est pas l’objectif attendu par l’auteur.
Autre point fort, la sécurisation de la data et son exploitation juridique. Le sujet est complexe mais l’auteur fait appel aux conseils d’une avocate spécialisée, Maitre Emmanuelle Llop, pour l’aborder.

Si l’ouvrage est à diffuser largement, on peut cependant regretter que peu de lignes soient consacrées au rapport avec les DSI. Nous savons tous, et en particulier dans les grandes entreprises, que le pré carré de l’informatique ne s’attaque pas aussi facilement. Premier écueil, la récolte de la data. La mise en place des marqueurs nécessaires demande une méthodologie sans faille qui fait l’impasse sur un croisement affiné des données. Outre les API dédiées qui permettent un accès aux sources, la multiplicité des systèmes rend difficile la mise en place d’un seul outil.

Faut-il alors se borner aux seules informations de la TMC ou du fournisseur pour enrichir ses analyses ? Certainement pas, ils ne possèdent pas réellement la photographie des dépenses engagées et n’ont que peu d’intérêt à être précis. Aussi, la partie consacrée aux moyens de paiement est-elle un peu courte à une époque où ils deviennent le pivot même de la gestion des données financières. L’explosion des outils de notes de frais montre bien que l’entreprise veut « normaliser » la dépense et la maîtriser. Même la plus petite. La mise en place de systèmes techniques de consolidation de la data est donc une étape essentielle de la gestion de la donnée financière. C’est là que le bât blesse avec les DSI, peu ouvertes à la collecte affinée et selective de la data financière.

Autre difficulté de la gestion de la data, la récolte analytique des données, celle qui permet d’analyser par voyageur, par déplacement voire par objectif, les engagements financiers. Elle permet un début de ROI dont on sait qu’il ne sera jamais complet. On est là du côté voyageur qui maîtrise, via les SBT, la construction de son déplacement professionnel. L’auteur ne cache pas (et il a raison) la difficulté à gérer cette partie et à en remonter la substantifique moelle.

Voilà donc un Livre blanc à lire avec attention, à annoter et commenter en fonction de ses besoins. Il serait utile que Julien Chambert nous livre une matrice d’analyse de la gestion de la data pour que chacun se l’approprie et la mette à sa main. Une sorte de check-list numérique.

Cette première brique est réussie…. Gageons que celles qui suivront ce travail deviendront vite essentielles aux acheteurs du travel.

Pour télécharger le Livre Blanc intitulé "Données : de la récolte à la valorisation" , c'est ici