Accident de Brétigny: le sous-effectif des équipes de maintenance pointé du doigt

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Le Comité d'Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail de la SNCF a demandé un rapport sur l'accident de Brétigny-sur-Orge de juillet 2013. Le document, publié le 12 novembre 2014, pointe du doigt la SNCF et RFF. Il reproche entre autres aux deux entreprises la diminution des effectifs chargés d'assurer la maintenance des voies.

Le rapport sur le déraillement du train à Brétigny réalisé par le cabinet Aptéis à la demande du CHSCT évoque une «banalisation du travail dans l'urgence» à la SNCF et RFF ainsi que la «réduction de l'effectif compétent» pour surveiller les voies. Il précise que l'effectif de la brigade de Brétigny qui contrôle les installations du secteur, «a été divisé par deux» (de 16 à 8 personnes) entre 2000 et 2012. Le document ajoute que cette diminution a eu des conséquences «sur les conditions d'organisation de la maintenance», la «pénibilité» et «la sécurité» des agents lors des opérations de maintenance. Ainsi, le déraillement «a brutalement concrétisé des insuffisances en matière de prévention des risques qui résultaient de dérives et de désordres plus anciens dans l'organisation du travail, dans ses modes d'encadrement, de pilotage autant que dans les moyens mis en œuvre», estime le rapport. Il conclut que «l'accident du 12 juillet 2013 est avant tout le résultat d'un dysfonctionnement organisationnel».

Le cabinet d'experts pointe du doigt également le «retard de maintenance» du réseau en raison des contraintes budgétaires. Pour «rompre avec une culture de l'urgence», il préconise de repenser l'organisation de la maintenance sur «des bases fiables». Il propose aussi d'offrir des incitations financières aux agents expérimentés de province afin qu'ils complètent les équipes en sous-effectif en attendant que les nouvelles recrues soient formées.

Pour leur part, les experts judiciaires avaient indiqué dans leur rapport remis en juillet que le basculement d'une éclisse était à l'origine de l'accident. Ils avaient également mis en lumière la vétusté du réseau.