Accor déclare la guerre économique aux agences en ligne

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On se souvient du courrier adressé par Accor aux utilisateurs d'Hcorpo en décembre dernier et qui s'attaquait aux "tarifs proposés par Hcorpo". Une mise en garde pour insister sur l'idée que seul Accor était maitre de ses tarifs négociés. Voilà qu'aujourd'hui, dans le cadre de la présentation des résultats, le groupe hôtelier remet ça. Les agences en ligne sont dans le collimateur.

En ligne de mire, les très coûteuses commissions demandées par les agences en ligne. Ce "mal nécessaire" ne plait plus à Dennis Hennequin qui veut limiter le poids commercial des intermédiaires numériques. Ce n'est pas la première fois que les hôteliers montent au créneau pour dénoncer les exigences des comparateurs hôteliers. Mais force est de remarquer qu'ils n'ont aucune solution concrète pour les bloquer. Tous le disent : ils ont besoin des Booking, Expedia, hotels.com et autres sites de cette nature.

Aussi, en affirmant sa volonté d'être "le plus souvent possible aussi compétitif que l'offre en ligne des comparateurs", Accor ne fait que reprendre une idée déjà émise il y à deux ans aux USA... Et qui a fait un flop retentissant. Mais Accor y croit. D'autant que le groupe ne veut pas s'engager sur la seule bataille des prix. Sans doute va t-il sensiblement limiter les offres ouvertes aux comparateurs pour attirer plus de monde sur ses propres sites.

Objectif à moyen terme, investir sur quatre ans 30 millions d'euros par an pour prendre 50% de la vente hôtelière en ligne. Le pari est difficile et les OTA (Online Travel Agent) le savent bien. La demande digitale basée sur la comparaison des prix va conduire Accor à revoir ses prix en temps réel. Un yield tiré vers le bas ! Pas sur que de refuser de vendre aux agences en ligne soit suffisant pour faire la différence. A une époque ou seul le best buy compte, il serait illusoire de croire au seul pouvoir attractif des marques.