Achats de voyages de l’Etat: la fin d’une belle idée

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Au Ministère de l’Economie et des Finances, on ne s’en cache plus: la volonté qu’avait eu François Hollande de regrouper les achats de l’Etat en une seule structure capable de mieux négocier les prix a déjà du plomb dans l'aile. Officiellement transmise à des commissions multiples et variées, cette idée d’une grande logique se heurte aux habitudes et à la pression des administrations qui y voient un frein au besoin de rapidité de certaines missions.

A l’évidence, l’évolution des voyage au sein d’une seule structure restera lettre morte. Les dernières réunions ont démontré l’impossibilité de normaliser des usages variant d’un per diem à l’autre, d’une politique de voyages à une autre. Bref, impensable de gérer la diversité de l’offre en quelques mois. «Au mieux», explique anonymement un fonctionnaire, «il faudrait cinq ans et une kyrielle de réunions inter ministérielles pour commencer à obtenir le bout d’une piste de travail». Cinq ans en politique, c’est une éternité. En économies aussi, remarquez.

Officiellement, le projet n’est pas totalement enterré même si «personne n’y croit». Et notre spécialiste au Ministère d’ajouter «Les conseillers du premier gouvernement n’étaient pas de grands spécialistes de la chose publique. Il faut tout reprendre à la base si l’on veut avancer . Mais rassurons nous, selon nos sources, personne ne veut que cela change.

Seule certitude, l’Etat va mettre son nez dans la politique de déplacements professionnels et ce, dans le cadre du plan de réduction des dépenses de 50 milliards d’euros annoncé par Manuel Valls. Des décrets pourraient faciliter la remise à plat de certaines pratiques chez les hauts fonctionnaires. Les dépenses seront analysées notamment à la Défense et à l’Education nationale, les deux premiers Ministères à travailler sur leur politique voyages.

Enfin, et pour éviter de faire mauvaise figure, la politique « achats » de l’Etat va être détaillée, Ministère par Ministère. Un rapport sera remis au Premier Ministre fin 2016. Pas certain qu’à un an des élections Présidentielles, il prendra le temps de le lire.

Pierre Barre