Acheteurs « voyages » ou Travel Managers, les salaires pourront-ils augmenter ?

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En étudiant comme tous les ans les grilles de salaires, le bureau du travail de la communauté européenne constate que 2009 n’a pas été une grande année en matière d’évolution salariale. Et les prévisions pour 2010 ne sont guère meilleures : ni hausse sensible, ni augmentation globale des primes, il envisage même une annualisation des […]

En étudiant comme tous les ans les grilles de salaires, le bureau du travail de la communauté européenne constate que 2009 n'a pas été une grande année en matière d'évolution salariale. Et les prévisions pour 2010 ne sont guère meilleures : ni hausse sensible, ni augmentation globale des primes, il envisage même une annualisation des rémunérations en baisse pour les nouveaux entrants.
Avec la crise, la fonction Achat des entreprises, quel que soit le nom qu'on lui donne, n'apparaît pas comme la grande gagnante dans les grilles salariales des entreprises. Si les « cost killer », qui surfent sur la vague de la crise et de l’économie à tout va, tirent un peu mieux leur épingle du jeu que d'autres, force est de constater que dans certains domaines, comme le voyage, la crise freine toute velléité d'augmentations. En évoquant voilà quelques jours l'arrivée de nouveaux métiers dans le monde du Travel Management, on constate également que le recentrage des fonctions achat aurait tendance à intégrer le voyage dans les univers de gestion de la mobilité. Et pour cause, la technicité du domaine apparaît encore faible aux DRH qui estiment que le savoir faire en matière d’économies sur les déplacements professionnels est affaire de négociations classiques et sans écueil majeur. Résultats, les salaires stagnent ou baissent pour les nouveaux entrants.
Ce n'est pas la première année que l'on assiste à une telle situation. Depuis trois ou quatre ans, la volonté ou la tentation d'externaliser certaines fonctions achats comme le voyage est forte. Dans l'univers de la note de frais ou des dépenses associées, les plates-formes installées en Inde démontrent déjà leur efficacité à des coûts largement inférieurs à ceux pratiqués en Europe ou aux États-Unis. De là à voir les achats pilotés mondialement par des sociétés implantées dans des pays à faible salaire, il n'y a qu'un pas que certains experts veulent aisément franchir.
L'autre tentation viendrait tout naturellement des fournisseurs. On pourrait naturellement croire que des négociations à l'échelle planétaire permettent une meilleure anticipation des besoins sans pour autant pénaliser la prospection vers les PME-PMI, nouveau (et seul ?) relais de croissance ces prochaines années.
Toutes ces analyses, restent bien évidemment des tendances établies au « doigt mouillé ». Seule réalité, les experts ne semblent pas considérer le voyage d’affaires comme une spécificité unique à valeur ajoutée. Résultat, pas de hausses sensibles des salaires ces cinq prochaines années dans le monde du voyage, qu'il soit professionnels ou de loisir. C'est sans doute, ce qu'il faudra retenir de ces études qui, mois après mois, confirment une situation qui pourrait bien inquiéter les cadres qui auraient choisi de faire du Travel Management une voie possible de carrière.

Marcel Levy