Acte, le rendez vous parisien du voyage d’affaires

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C'est aujourd'hui, lundi 3 octobre que commencent les choses sérieuses pour la "Global Education Conférence" d'Acte qui se déroule jusqu'au 4 octobre à Paris. Et les tâches à mener à bien sont nombreuses. La toute première sera de faire oublier la Convention de Berlin de l'an dernier, qui a été qualifiée de "calamiteuse" par de nombreux participants. Autre mission, expliquer aux sponsors les buts à atteindre en Europe et détailler la stratégie d'une association en pente douce qui a du mal à retrouver la brillance des premières années. Face aux coups de boutoirs de la GBTA (aux USA comme en Europe), il lui faudra marquer ses différences et s'engager sur une communication claire, éloignée de toute allégeance aux fournisseurs.

Un œil sur le programme de "l'education sessions" permet de comprendre la teneur des échanges parisiens. Plus de 70% de ces conférences sont animées ou font participer, comme modérateurs ou invités, des fournisseurs. C'est aujourd'hui l'un des principaux reproches adressés aux associations de ce type... GBTA comprise. Et ce n'est pas la nouvelle Présidente d'Acte, issue de Get There qui changera cette image. Car toute la difficulté est de faire évoluer le modèle "associatif" maitrisé par les fournisseurs vers une réelle intégration participative des acheteurs. En un mot : obtenir un réel benchmark international des process et des idées. En conservant une matrice dépassée, Acte sème le doute. Et tout le talent de Ron Di Leo (et il en a), le patron opérationnel d'Acte, sera de dépasser le stade du convenu pour aller vers l'imagination. Etre présent en France via l'AFTM ne suffit pas, encore faut-il innover. Les allemands de VDR ont bien compris cette impasse et ont tout naturellement quitté Acte en avril dernier. Car en France, l'AFTM qui porte aujourd'hui cette collaboration avec Acte risque vite de se trouver également confrontée à un réel problème de développement. Certes la première matrice de maturité, encore imparfaite mais qui est un bon point de départ, a montré que les Français pouvaient s'aligner sur la littérature américaine. Il va lui falloir poursuivre sur cette voie car on sait que l'innovation est la seule réponse à l'usure du temps. Sans elle, bien des associations se sont étiolées avant de disparaître. Autre nerf de cette guerre, l'argent. Acte a besoin de fonds pour vivre. En offrant "le gite et l'accès" aux membres de l'AFTM, elle se prive de revenus directs. Pourra t-elle continuer cet élan de générosité sans aller demander des fonds aux adhérents ? A toute ces questions, Ron Di Leo devra apporter des réponses pour ne pas se faire dépasser par des fournisseurs qui sont déjà trop présents dans l'association. D'autant que la lumière ne va briller que deux jours sur Paris et que, sans doute, quelques francophones (en dehors des membres de l'AFTM invités) seront présents aux débats. Mais il faudra se développer et construire les 363 autres jours de l'année. Un pari bien plus compliqué que la fête fera vite oublier.

Marcel Lévy