Acte veut redorer son image à Copenhague

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Bousculée par une GBTA omniprésente aux USA, Acte tiendra son congrès européen à Copenhague, du 19 au 21 octobre prochain. Après une rencontre parisienne assez faible en contenus en novembre 2012 et une réunion sans grande saveur à Barcelone en octobre 2013, Acte s’engage à Copenhague sur deux sujets, dont l’un méritera toute l’attention des acheteurs présents.

Le premier thème de cette convention est éculé : la sécurité des voyageurs. Certes le monde bouge et mal, mais la thématique est largement débattue depuis des années et les conseils sécuritaires fortement intégrées dans les entreprises qui n’hésitent pas à rappeler que « l’on achète au son du canon et que l’on vend au son du violon». Protection spéciale, contrats avec des entreprises spécialisées, les solutions ne manquent pas. Bien malin qui fera des découvertes à Copenhague.

L’autre sujet est bien plus moderne : les textes sur l’interchange prévus par la communauté européennes sont-ils dangereux et vont-ils pénaliser les déplacements professionnels? Pour mémoire, l’interchange représente le montant que la banque acquéreuse (celle qui contracte avec le commerçant) doit verser à la banque émettrice (celle qui a émis la carte au porteur) lors de chaque paiement par carte entre un commerçant et son client. Aujourd’hui, l’Europe veut plafonner à 0,2% les frais liés aux cartes de Débit et 0,3% pour les cartes de crédit. Conséquence : la baisse de l’interchange augmente les coûts supportés par les porteurs de cartes mais réduit ceux des commerçants et conduit à une augmentation à coup sûr des coûts financiers liés à l’utilisation des moyens de paiement. Ce que bon nombre d’entreprises utilisatrices d’outils de paiement refusent. Chef de file de cette contestation, AirPlus qui verrait les bénéfices de la carte logée se réduire fortement au détriment des utilisateurs.

Au-delà, les conséquences de cette régulation sont évidentes mais ACTE veut en mesurer la perception chez les acheteurs. Seul souci, l’Association veut uniquement s’appuyer sur l’ENACT, la structure créée par quatre associations européennes du voyage d’affaires et dont le poids en matière de lobbying est encore très limité. Faute de solution, la discussion risque de tourner court d’autant plus que les banques, elles, font une pression énorme auprès des députés européens en expliquant que cette mesure serait une relance du commerce.