Aérien : le défi du vert s’engage à Berlin

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Le salon de l’aéronautique, qui se tiendra cette semaine à Berlin, donnera sans aucun doute le coup d’envoi formel d’une course qui s’ébauche depuis plusieurs années dans le transport aérien, le défi du « voler vert ». Algues, soja, jatropha, tous les produits sont bons pour être testés en alternative au kérosène. Cette semaine, c’est […]

Le salon de l’aéronautique, qui se tiendra cette semaine à Berlin, donnera sans aucun doute le coup d’envoi formel d’une course qui s’ébauche depuis plusieurs années dans le transport aérien, le défi du « voler vert ». Algues, soja, jatropha, tous les produits sont bons pour être testés en alternative au kérosène. Cette semaine, c’est EADS qui s’y colle avec des démonstrations qui concernent, de fait, le voyage d’affaires.
Le « green », en voyage d’affaires, on en parle encore assez peu. Mais cela ne devrait pas durer : avec les nouvelles normes du Grenelle de l’environnement, les entreprises de plus de 500 salariés vont devoir commencer, en 2011, à faire leur bilan carbone. Et qui dit bilan évoque un décompte pointilleux, qui concerne aussi les déplacements d’affaires. L’Eurostar fournit déjà le bilan carbone de chacun de ses trajets sur les billets. Les compagnies aériennes n’en sont pas là mais proposent presque toutes de faire le compte de CO2 de chaque déplacement, pour les compenser. Et pour améliorer leur bilan autant que pour préparer l’avenir et chercher des alternatives aux pétroles, elles expérimentent. Pour l’heure, tout doucettement. Début mai, la première compagnie aérienne allemande, Lufthansa, a annoncé son intention d'utiliser un mélange de kérosène et de biocarburant sur des lignes régulières d'ici à deux ans, après des vols d'essais réalisé par Air New Zealand, Continental Airlines, JAL et KLM en 2008-2009. Tam, la compagnie brésilienne, s’est engagée à effectuer au deuxième semestre un vol de démonstration de biocarburant d’aviation à base d’huile de jatropha. Une culture qui n’est pas concurrente des productions alimentaire et entre déjà dans la composition d’autres produits, comme le savon de Marseille.
Là est le défi de l’aérien : trouver de nouveaux combustibles qui ne soient pas plus nuisibles pour l’environnement que le kérosène ni producteurs de davantage de CO2, s’il ne veut pas s’attirer les foudres des écologistes. En annonçant l’utilisation à l’ILA Berlin (du 8 au 13 juin) de carburant à base d’algues, EADS ouvre une nouvelle possibilité prometteuse, et souhaite faire voler d’ici à 2040 environ 10 % des Airbus grâce aux biocarburants. De quoi améliorer le bilan carbone des voyageurs d’affaires.

Hélène Retout