Aigle Azur : un anniversaire et des doutes

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Double anniversaire pour Aigle Azur : la compagnie française fête toute l’année 2016 son 70ème anniversaire, avec un focus cette semaine sur le Portugal où elle atterrit depuis 10 ans tout juste. L’occasion d’évoquer son développement et son avenir. La disparition, au mois d'Avril, d'Arezki Idjerouidene a privé Aigle Azur de son leader charismatique. La compagnie se trouve à un tournant auquel l’actuel CEO Michael Hamelink doit faire face.

Créée en France en 1946 par Sylvain Floirat (créateur également de la radio Europe 1), Aigle Azur a été reprise il y a 15 ans par le groupe GoFast qui assure des vols réguliers depuis la France vers l'Algérie, le Portugal, le Sénégal (Dakar au départ de Lyon) et le Mali. La compagnie se trouve aujourd'hui à un tournant car après la fermeture de Moscou et l’avortement des liaisons vers la Chine, d’autres déploiements doivent être trouvés. Des regards ont été jetés sur l'Iran, le Kazakstan, l'Ouzbekitan... Mais rien n'est décidé à ce jour.

Pour assurer son développement ponctuel, l'augmentation des fréquences ou bien l'extension du réseau sont des cartes faciles que la compagnie n'hésite pas à utiliser. Preuve en est avec la célébration des 10 ans de service vers le Portugal, la mise en place d'un nouvel appareil ainsi que la création d'un départ de CDG pour l'Algérie. Mais le marché en demande plus surtout lorsque l'on parle de déplacements d'affaires, une catégorie de voyageurs qui reste à développer au sein du réseau d'Aigle Azur.
 

S'adapter au business travel

Pour séduire les voyageurs d'affaires, la compagnie travaille sur une nouvelle configuration de sièges, de classes et de services adaptés aux durées de ses vols et aux nouveaux besoins des passagers (prise de courant, pitch des sièges, restauration...).
 
Côté partenaires, le Groupe Chinois HNA (qui possède entre autre Hainan Airlines), actionnaire de la compagnie, possède la surface financière et la volonté d'accompagner Aigle Azur dans son développement. Toutefois, comme l'a montré la tentative de percée sur la Chine, le succès ne sera pas automatique car il y a de nombreuses étapes à franchir (appareil, navigants, logistique...). Après y avoir songé, Aigle Azur ne reviendra pas sur l'Indochine qui fût une des routes fondatrices de la compagnie et qui présente pourtant de belles opportunités économiques.
 
Le CEO Michael Hamelink n'a donc pas le choix et doit piloter avec une extrême dextérité et les moyens limités dont il dispose, le changement nécessaire pour sécuriser puis développer les résultats de la compagnie. Le temps est compté et il sait que le marché n'attendra pas.