Air Austral : le « feu à bord » selon un pompier formé par Air France

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Marie Joseph Malé*, le nouveau PDG d'Air Austral a débuté son travail de pompier. Sa mission : éteindre le feu économique qui couve dans la compagnie sans pour autant pénaliser son développement futur. Une quadrature du cercle qui ne pourra pas se régler sans une collaboration plus forte avec Air France qui maintient une pression les prix sur la destination. Et justement, Air France, il connait.

Le nouveau patron ne veut pas mentir ou travestir la vérité : la compagnie ne va pas bien. Il vient de l'écrire au Conseil de surveillance et à l'ensemble du personnel. Si le mal est connu, le remède reste à imaginer. "Le résultat d’exploitation sur la période fiscale 2012-2013 (d’avril à mars) sera négatif pour 48 Millions d’euros, soit 12% de notre chiffre d’affaires qui avoisine les 400 Millions d’euros" a précisé Marie Joseph Malé " Les réseaux déficitaires sont sur l’Océanie et Nouméa, ainsi que les lignes vers la province. Elles étaient compensées jusqu’à présent par la liaison bénéficiaire sur Roissy (CDG, Charles de Gaulle), désormais affaiblie par la situation économique générale». Première réponse à la crise, l'abandon de l'A380 et un recentrage de l'activité sur les liaisons les plus rentables. Exit Marseille, Lyon, Toulouse, Nantes et Bordeaux qui ne remplissent pas leurs objectifs commerciaux et cap sur Paris, là ou la demande est forte. Pour développer cette ligne, Air Austral va revendre des appareils : un B777 200 ER et un B777 200 LR qui aurait du être livrés en juin. dans les jours qui viennent. Face à Corsair également en crise, Air Austral veut désormais avoir les coudées franches pour réduire ses coûts. Sa rivale ne fera pas mieux compte tenu de ses difficultés financières. Il le sait. Et tout devrait y passer : gestion du personnel, frais d'escale, communication, dépenses de carburant. Chaque poste sera analysé et optimisé. Un "cost control" des plus serrés pour limiter les pertes. Finie également la restauration à bord sur le Mayotte Saint Denis. Un sandwich fera l'affaire. Marie-Joseph Malé veut revoir tous les services offerts à bord aujourd'hui, qui pèsent sur les comptes de la compagnie.
* Auparavant directeur général adjoint chargé du contrôle interne et d'audit pour le groupe, Marie-Joseph Malé a coordonné et supervisé l'audit interne, la gestion des risques, les activités de prévention de la fraude ainsi que la gestion des activités de contrôle interne, notamment dans le domaine de l'information financière. Vice-président et directeur général d'Air France pour les États-Unis de 2003 à 2007, il était auparavant PDG d’Air France Consulting ainsi que d’Amadeus France Services pendant deux ans. Au cours de sa carrière chez Air France, Marie-Joseph Malé a occupé plusieurs postes en Asie-Pacifique : directeur général pour l'Asie Pacifique, basé à Hong Kong, vice-président des ventes et du marketing pour l'Asie-Pacifique, vice-président des lignes (Japon, l'Inde, la Corée et la Nouvelle-Calédonie) et directeur- adjoint des Relations internationales. Il avait antérieurement été nommé en 1990 à Rome en tant directeur pour l'Italie du Centre et du Sud. Avant de rejoindre Air France en 1990, il était chez UTA dans le département du programme et a commencé sa carrière comme consultant- junior en transport urbain dans la division Afrique du BCEOM Marie-Joseph Malé est diplômé de l'École Polytechnique (Paris) ainsi que de l’École Nationale des Ponts et Chaussées. Il est par ailleurs titulaire d’un Master of Science en Transport du M.I.T. Il a été le premier1 directeur général de SkyTeam Airline Alliance Management.