Air France-KLM dans le vert au 2eme trimestre malgré un fort impact des grèves

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Si les grèves lui ont coûté 260 millions d'euros au 2eme trimestre, Air France-KLM présente des résultats supérieurs aux attentes affichant entre autres un bénéfice de 109 millions. Le groupe a été porté par un trafic passagers et une recette unitaire en hausse. Par ailleurs, Air France qui s'engage dans une opération de (re)séduction de ses clients, n'a pas enregistré de baisse drastique des contrats corporates. Et cherche toujours son patron.

Les journalistes français et internationaux s'interrogeant sur la future gouvernance d'Air France-KLM sont restés sur leur faim lors de la présentation des résultats semestriels du groupe franco-néerlandais, organisée à Paris ce 1er août. Frédéric Gagey, Directeur général adjoint en charge des Finances d'Air France-KLM et membre du Comité de direction collégiale avec Franck Terner et Pieter Elbers, a répété à maintes reprises "Le processus de recrutement est géré par le comité de nomination. Nous n'avons pas d'autres informations à délivrer que : le processus se poursuit".

Ainsi, si Anne-Marie Couderc assurait mi-juillet dans un courrier interne que le processus de recrutement "devrait être finalisé dans les prochaines semaines" pour une "mise en place effective en septembre", les trois exécutifs du groupe n'ont avancé aucune date. Ils se sont concentrés sur les résultats du groupe.

Du vert au 2eme trimestre malgré les grèves
Le groupe est resté dans le vert avec un bénéfice net de 109 millions d'euros au deuxième trimestre. Toutefois, l'impact des grèves est important. Il est estimé à 260 millions d’euros entre avril et juin. "Le coût grimpe à 335 millions d'euros sur l'ensemble du 1er semestre", précise Frédéric Gagey.

Le chiffre d'affaires reste stable avec 6,63 milliards d'euros, soutenu par une légère croissance du trafic passagers (+0,8%) ainsi qu'une hausse moyenne de la recette unitaire de 1,7%. Le segment Premium s'est montré particulièrement performant avec une hausse de la recette unitaire de 5,9%.

Sur le premier semestre, le chiffre d'affaires d'Air France-KLM est de 12,43 milliards d'euros, soit une hausse de 0,8% par rapport à la même période l'année dernière. En revanche, le groupe affiche une perte nette de 159 millions entre janvier et juin 2018. Outre les grèves, cette perte semestrielle s'explique par la hausse du prix du pétrole et les effets de change.

Les entreprises voyagent toujours avec Air France
Les grèves des mois précédents n'ont pas vraiment effrayé les clients. Les coefficients de remplissage des réservations long-courrier continuent d’être supérieurs au niveau de l’année dernière sur les quatre prochains mois.

Les Corporates ne semblent pas, non plus, éviter les vols du groupe. Le patron d'Air France, Franck Terner, assure : "nous n'avons pas enregistré d'annulations massives de la part des entreprises. Nous avons beaucoup travaillé et communiqué avec nos clients corporate. Évidemment, nous avons aussi fait un certain nombre de gestes. Par exemple, la validité de la carte d'abonnement a été étendue d'un mois. Nous avons aussi fait des gestes commerciaux concernant le renouvellement de certaines cartes".

Ces gestes commerciaux font partie d'un plan de reconquête clients post-grève. Il comprend également un renfort des échanges (appels personnalisés des clients, visites des clients corporate) ou encore le lancement d'offres promotionnelles.

Toutefois, le patron d'Air France qui fait face à une nouvelle menace de grève en septembre lereconnaît : "il ne faudrait pas que le 2eme semestre soit à l'image du premier au niveau social. Sinon nos clients corporates pourraient, en effet, se poser des questions".

Une recette unitaire en hausse en 2018
Les grèves n'ont pas entamé la confiance du groupe. L'entreprise table sur croissance de la capacité Passage Réseaux comprise entre 2,5% et 3,5% en 2018. Elle estime également "la recette unitaire du troisième trimestre 2018 et de l’ensemble de l’année 2018 devrait être supérieure à 2017 à change constant".

Elle devrait, en revanche, faire face à une hausse de la facture de carburant de 450 millions d’euros sur l'année.