Air France devra résoudre la quadrature du cercle

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En démentant l'information publiée par la presse en ce début d'année, annonçant "la possible fermeture des bases de province d'Air France", la compagnie française s'engage sur un chemin complexe dont les premières pierres seront posées ce lundi 7 janvier. A 11 heures, Alexandre de Juniac va dévoiler les nouvelles offres d'Air France. L’introduction de services payants (comme les bagages) ou la refonte des classes affaires et des premières seront au menu de cette première rencontre de l'année.

Au delà de ce qui est déjà connu et publié sur le sujet, le patron de la compagnie aura dans les semaines à venir à traiter d'autres sujets autrement plus complexes. Reprenons la situation. D'un côté un PRF (Pole Régional Français) dont la finalité est d'assumer des vols point à point, domestiques et européens. Lionel Guérin, son patron, en révélera le contenu le 28 janvier prochain... Sauf fuite anticipée. De l'autre, il y a les bases de province chargées d'alimenter les hubs parisiens d'Air France. On sait déjà que ces bases ne sont pas économiquement conformes aux attentes de la compagnie, qui avait placé la barre très haut. La faute à la crise, qui a réduit les taux de remplissage mais surtout la recette alors que le prix du carburant, lui, poursuivait sa hausse. Dans l'absolu, le point à point d’un côté et les hubs des bases de province de l’autre devraient être complémentaires. Dans la réalité, il y a recouvrement, on pourrait même dire télescopage. Comment sortir de cette situation ? Pas simple, car les bases sont devenues contractuelles avec les organisations syndicales, et constituent une forme de garantie pour les personnels. Et tout l'équilibre de Transform 2015 repose sur les accords signés avec les pilotes. Bref, pour l'heure, les bases sont actives et présentées comme "indispensables" au développement de la compagnie française. Mais au final, on se demande pourquoi ne pas avoir négocié une concentration des moyens vers les hubs parisiens - ou hollandais, pour alimenter KLM, en confiant aux filiales tout le domestique. A cette question, les syndicats répondent unanimement qu’il était "vital de donner des gages au personnel au moment même où l'on négocie à la baisse salaires et avantages". Sans doute. Et aujourd’hui, la situation semble quelque peu bloquée surtout si, à terme, des licenciements secs de PNC étaient envisagés... Ce qui en interne est présenté comme une évidence !.

A priori, Alexandre de Juniac n'abordera t-il pas ces questions lors des annonces de ce 7 janvier. L’actualité pour Air France, c’est plus que jamais d’assurer à ses clients Corporate une réelle lisibilité des tarifs et une meilleure compréhension de l'offre. Adaptabilité, réactivité, simplicité... Ce sont les trois nouvelles mamelles annoncées de la compagnie. A suivre. Une chose est sûre : il lui faudra tenir ses promesses si elle veut conserver ses parts de marché à l’heure où les compagnies étrangères n’hésitent pas à braconner sur ses terres, y compris en province.

Marcel Lévy