Air France, la nouvelle offre tarifaire « Mini » séduit les acheteurs voyage

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Alors que sa nouvelle offre Mini était en vente depuis quelques heures, Air France avait convié la presse, ce lundi 7 janvier 2013, pour présenter plus en détail ce tarif s’inspirant fortement des low-costs. Si des questions sur la viabilité de ce modèle hybride se posent pour les observateurs extérieurs, la compagnie et son patron, Alexandre de Juniac en tête, ne doutent pas. Ils assurent qu’il est pérenne et répond à un besoin.

Air France a interrogé 4200 de ses clients du secteur court et moyen courrier. 60 % d’entre eux ont déclaré donner la priorité au prix et 40 % voyagent sans bagage. La compagnie a donc imaginé ce tarif Mini, un produit simplifié sans bagage enregistré ni cumul des miles, à partir de 49 €, qui donne toutefois accès au service à bord : presse, boisson et snack gratuits à bord. Les passagers pourront ensuite ajouter des options comme le bagage enregistré (15 € en ligne, 30 € à l’aéroport) et, courant 2013, le choix du siège également payant. Ce tarif 20 € moins cher que le billet éco, rebaptisé «classic», de l’entreprise reste néanmoins plus onéreux que le prix d'appel low-cost. «Nous voulons récupérer la clientèle attentive au prix mais prête à payer 10 € de plus pour profiter des services Air France», explique Alexandre de Juniac qui appuie ses propos en précisant que 40 % des personnes interrogées se sont dites également attachées à la marque et aux prestations Air France. Difficile de dire si l'argument et bon mais toujours est-il que les acheteurs voyages sont séduits. "Nous utilisons déjà Easyjet dans nos déplacements, la nouvelle offre d'Air France est intéressante", note Pierre Blondeau, Directeur des Achats chez Limagrain, interrogé dans le cadre de notre enquête sur les évolutions 2013 du voyage d'affaires. Et les miles ? Leur absence du tarif Mini n'inquiète pas. "Nous avons de plus en plus de contraintes sur les voyages", souligne Yann le Goff, Directeur des achats hors production chez Sidel, "Quand on nous demande de faire des économies sur le volume de voyages, on recherche le meilleur rapport qualité/prix. Si Air France nous le propose, nous l'achèterons. Le fait qu'il n'y ait pas de Miles pour les voyageurs ne pèse pas dans la décision finale".

Une offre mini et flexible pour le court et moyen-courrier
Disponible à la réservation depuis le 7 janvier, pour des voyages à compter du 6 février 2013, la nouvelle offre MiNi en classe Economy est disponible sur 52 destinations au départ de Paris Orly et des bases provinciales Marseille, Nice et Toulouse ainsi que 6 destinations au départ de Londres City. 35 vols sont vendus à partir de 49 euros, 14 coûteront 79 euros et 3 - comme Moscou et Tel-Aviv - dès 139 euros. Le billet Mini n’est pas modifiable. Il permet d’avoir un bagage cabine de 12 kg, accès à l’assistance AF Connect mais pas de cumuler des points miles. Néanmoins, les membres Miles Flying Blue Elite, détenteurs de ce type de ticket, pourront profiter des avantages de leur statut. Par exemple, ils auront la possibilité d’enregistrer gratuitement un bagage. «Il ne s'agit pas d'éliminer l'offre classique d'Air France mais de proposer un produit supplémentaire», répondant à un besoin de flexibilité et de juste prix exprimé par les clients, a assuré Florence Parly, directeur général adjoint en charge des activités passagers au départ d'Orly et de province.

Un projet rentable
Mais comment une offre «low-cost» peut être viable sur une compagnie aux services traditionnels? «Nos projections montrent que nous gagnerons de l'argent. Le modèle est rentable, cette offre duale a été intégrée dès l'origine dans le plan Transform donc elle n'exige pas en soi de mesures supplémentaires de réduction de coûts», a martelé le patron du transporteur. Autre interrogation, comment s’intégrera cette offre qui est disponible sur 14 vols au départ d'Orly et 38 de province avec le PRF (Pole Regional Français). Comment les passagers se retrouveront parmi ces multiples offres ? «Nous travaillons encore actuellement sur la question car il faut assurer une vraie cohérence entre les deux entités. Mais la réponse sera présentée en détail le 28 janvier», a expliqué Christian Boireau, directeur général adjoint commercial France.