Air France : quel avenir pour les PNC ?

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Dans une tribune publiée sur son site, PNC Contact - spécialisé dans l'actualité des navigants (hôtesses, stewards) - évoque le futur d'Air France. Une analyse de qualité qui permet de mieux comprendre l’avenir possible de la compagnie vu par les PNC.

Air France : quel avenir pour les PNC ?
Air France a perdu près de 600 millions d’euros sur le premier trimestre 2012 et ce malgré une hausse du trafic et des recettes. En cause, entre autre, la hausse du budget pétrole qui touche l’ensemble du secteur aérien. La compagnie allemande Lufthansa a eu a peu près le même premier trimestre qu’Air France mais, n’ayant pas eu à attendre des élections pour agir, les licenciements sont déjà prévus et devraient toucher environ 3500 postes. Mais maintenant, les élections sont passées, que peut faire Air France pour rétablir la situation au plus vite ?
Bon, déjà soyons optimistes car le 2eme trimestre est «toujours» meilleur que le premier, les capacités ont été revues à la baisse, le prix du pétrole semble se stabiliser voir diminuer depuis début avril, et des économies seront sans doute faites grâce aux accords qui doivent être passés avec les syndicats prochainement qui, pour une majorité d’entre eux, semblent accepter de travailler plus pour gagner autant. Maintenant soyons réalistes, Air France est, comme sa cousine germanique, en sureffectif. Si le personnel travaille plus et que des lignes sont fermées, il va forcément y avoir trop de navigants à un moment ou un autre… Cela touche l’ensemble du personnel, pas besoin d’expliquer que pour faire voler un avion, il ne faut pas que deux pilotes et des hôtesses de l’air, il faut une maintenance, des équipes pistes, du catering, des personnes en salle d’embarquement… jusqu’à une équipe dirigeante.
Air France a deux solutions pour résoudre ce problème, les licenciements et le plan de départs volontaires. Si la seconde option est bien plus «attrayante» elle a le gros désavantage de coûter très cher. Pour motiver au départ un Chef de Cabine Principal dans le salaire brut moyen mensuel est de plus de 5500* euros, il faut une grosse prime de départ, c’est logique et normal… Pour un cadre CG3 (le maximum) à 8000* euros, c’est encore plus important… Il y a peu de chance que ce soit les jeunes hôtesses de l’air qui soient volontaires au départ alors que c’est la catégorie de PNC pour qui la prime serait la moins importante. Pour ce qui est du chiffre ddu nombre de postes PNC concerné, cela est très variable, aucune source n’est précise et les chiffres varient entre 1500 et 2500 emplois supprimés.
L’autre option est donc les licenciements économiques. L’avantage de taille pour Air France, c’est que ça coûte beaucoup moins cher puisque dans ce cas, les indemnités de licenciement se limitent aux indemnités légales prévues dans les accords d’entreprise. Avec un effectif ayant une ancienneté de moins de 5 ans en 2010 égal à 2153* hôtesses de l’air et stewards, cette solution pourrait toucher les personnels entrés après 2005/2006 ou 2007 «avec de la chance». Il est à noter que ce plan pourrait aussi toucher les pilotes et en particulier ceux volant sur Boeing 747, ce serait une première chez les pilotes Air France.
Maintenant que les élections sont passées, Alexandre de Juniac a les coudés franches pour régler ce sureffectif au plus vite. Il a d’ailleurs indiqué il y a peu : «Si nous baissons nos coûts, hors carburant, de 10 %, nous serons du bon côté du trait pour les sept à huit ans à venir». Cela permettrait à la compagnie aérienne de repartir sur des bases saines et d’envisager l’avenir sereinement car, ne l’oublions pas, le trafic aérien mondial est en hausse. Air France est une compagnie aérienne majeure sur le marché mondiale et va devoir s’adapter face à une concurrence de plus en plus agressive, les accords de principe signés sont un signe encourageant pour l’avenir de cette entreprise.

*chiffre bilan social opération aérienne Air France 2010