Air France repense aussi son moyen-courrier

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Une semaine à peine après l'annonce d'un nouveau plan stratégique pour le court courrier qui s'appuie sur Hop! Air France va présenter ce jeudi sa nouvelle vision du moyen-courrier. Un nouveau siège "business", une configuration cabine optimisée et des attentions culinaires dans toutes les classes. Mais le changement réel se fera sur les tarifs.

"Air France préfère les services aux prix" la phrase est couramment citée par les acheteurs et les voyageurs qui avouent préférer un "petit tarif à un croissant géant". La compagnie française les a partiellement écoutés et propose une nouvelle vision du moyen-courrier sur l'ensemble des vols européens au départ de Roissy. La refonte de la cabine engagée sur les A319 et A320 va coûter 50 millions d'euros pour une configuration classique chez Air France : trois–trois avec le siège central neutralisé. L'utilisation du cuir pour les nouveaux fauteuils, associée à une structure allégée proche de celle utilisée en classe économique, permet à la compagnie de moderniser sa classe avant qui ne sera séparée de l'arrière que par un simple rideau.

En revenant à la notion de bi classe (business et économie), Air France veut optimiser une nouvelle grille tarifaire dont les contours concrets devraient séduire les voyageurs et leurs acheteurs. AF ne cache pas son envie de concurrencer les low-cost sur certaines lignes tout en conservant la spécificité française : les petites attentions au sol comme en vol. Baisse des prix sur les vols A/R d'une journée, adaptation des tarifs en fonction des lignes européennes, petit déjeuner et déjeuner servi chaud en business sur les vols de plus de deux heures, sandwichs revus et repensés en éco tout comme l'offre café-croissant du matin… il n'en faut pas plus pour séduire le business travel, surtout si les tarifs sont aussi agressifs que semblent le dire les sources internes. 

A priori, Air France, après avoir modernisé la business et la Première, joue désormais sa dernière carte en moyen-courrier. Faute de réels résultats les possibilités de redressement de ce segment seront très limitées. AF le sait et ce n'est pas pour rien qu'Alexandre de Juniac poursuit lentement et discrètement ses réflexions autour de Transavia, la seule marque qui aujourd'hui pourrait affronter les low cost sur leur terrain à la condition de poursuivre la baisse des coûts d'exploitation ce qu'AF a du mal à faire.
Face à la nouvelle stratégie de Ryanair dans le monde du business Travel le chemin de la réussite est étroit à condition que la nouvelle grille tarifaire puisse, enfin, séduire les acheteurs et les voyageurs.