Airbus pourrait faire les frais de la colère chinoise

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Menace en l'air ou réelle mesure de rétorsion ? Toujours est-il que le gouvernement chinois a prévenu les autorités européennes que les compagnies aériennes chinoises ne paieraient pas la taxe carbone mise en place par l'Europe au 1er janvier 2012. Et les compagnies menacent clairement Airbus.

Airbus pourrait faire les frais de la colère chinoise
Pour l'Association du transport aérien chinois (CATA), les faits sont simples « La Chine ne va pas coopérer avec l'Union européenne sur le système d'échange d'émissions (ETS), si bien que les compagnies aériennes n'imposeront pas de surcoûts liés à la taxe sur les émissions à leurs clients ». Cette déclaration faite le 5 janvier dernier a même été complétée d'une menace claire : "Les compagnies chinoises pourraient se détourner d'Airbus si la taxe était maintenue en l'état". La CATA a été précise: «Nos compagnies ne participeront pas à l'ETS, ne fourniront pas de plan de surveillance carbone aux pays de l'UE et ne négocieront pas de politiques préférentielles avec l'Union européenne ». Selon le ministère des transports chinois l'application de cette taxe couterait plus de 9 millions d'euros aux compagnies locales.

De son côté Bruxelles ne désarme pas et n’est pas décidé à modifier sa législation. changer sa loi qui vient tout juste d’entrer en vigueur le 1er janvier dernier. "Quand un Chinois veut ouvrir un restaurant en Europe, il doit respecter la législation européenne. Si une compagnie aérienne veut opérer en Europe, elle doit respecter la législation européenne, il faut respecter la législation environnementale", a expliqué Isaac Valero-Ladron, le porte-parole de la commissaire chargée du Climat, "Nous n'allons pas modifier notre législation. Nous n'allons pas faire marche arrière", a-t-il insisté. Selon lui, le coût de cette nouvelle mesure pour une compagnie aérienne s'élèverait "entre un et deux dollars par passager" pour un vol aller New York-Londres. Dans le cas où les compagnies ne respecteraient pas la législation, elles seraient sanctionnées dès le 30 avril 2013 par des amendes de 100 euros par tonnes de CO2. Elles pourraient également être interdites de vol dans toute l’Union européenne.