Alexandre de Juniac : «Air France doit retrouver sa place de première compagnie mondiale en matière d’accueil et de services »

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Difficile de se faire une idée sur la finalité de la conférence de presse européenne organisée à l’IFTM Top Resa par Air France. Portée par Christian Herzog, le patron du marketing, la rencontre avait un air de satisfecit général sur le travail accompli par la compagnie depuis quelques mois. Les premières minutes ont d’emblée laissé les journalistes sur leur faim : «Nous ne parlerons ni de social, ni de transform 2015», avait expliqué Alexandre de Juniac le Président de la compagnie qui se refusait à commenter les sujets chauds du moment.

Alexandre de Juniac : «Air France doit retrouver sa place de première compagnie mondiale en matière d’accueil et de services »
Et de fait, Air France a égrené une longue litanie de nouveautés ou presque qui, dans les faits, devraient être utiles aux voyageurs d’affaires. En pleine restructuration, la compagnie a en effet annoncé un investissement de "plusieurs centaines de millions d'euros" destinés à la montée en gamme de ses produits et services.
Premier changement, exprimé par Christian Boireau, en charge du commercial, «La baisse des tarifs en classe affaires est une réalité. Entre 20 et 30 %», affirme t-il avant de donner un exemple : «Le Paris/Rome, en classe affaires, vendu aujourd’hui 1 559 € A/R passera à 1 069 € dès le début 2013». Au-delà des prix, Air France uniformise l’appellation de ses classes : désormais elles seront 4, au lieu de 7 : Première, Business, Premium Economy et Economy. Cette lisibilité veut devenir une «marque reconnaissable à la qualité des services apportés», précise Christain herzog. Au-delà, la compagnie se lance dans une rénovation totale de ses équipements Première et Affaires. Une volonté qui se résumé par une idée simple «Comme chez soi».
Sur son réseau long-courrier, Air France investira plusieurs centaines de millions d’euros pour renouveler ses cabines Première et Business. Cette dernière grandit de 5 centimètres en longueur et de 4 cm en largeur. Le siège central restera neutralisé pour un confort accru. Enfin, les portes bagages sont agrandis.
Dès le 28 octobre, sur son réseau moyen-courrier, Air France proposera aux voyageurs d'affaires un service de restauration entièrement repensé proche de celui proposé sur les vols long-courriers, avec plus d'attentions et plus de flexibilité en Business et Premium Economy. En classe Affaires, de nouveaux services feront leur apparition sur le moyen courrier comme une offre de pain chaud, la mise à disposition de mignonettes à l’apéritif ou en digestif. Attention renforcées en Premium economy avec un verre d’accueil et un plateau repas en vol au-delà de 2h30 de vol. Au-delà de 3 heures, la vaisselle sera en porcelaine pour un meilleur confort gustatif.
Sur les vols domestiques, les passagers abonnés sur la Métropole pourront bénéficier début 2013 de nouveaux avantages : les vols domestiques permettront d’accéder plus rapidement et plus facilement aux statuts Flying Blue Elite et Elite Plus. De plus, la carte d’abonnement Métropole sera étendue à certaines lignes européennes, avec une offre tarifaire adaptée.

Enfin, en première mondiale pour tous ses clients, la Compagnie déploiera courant 2013 une offre de presse digitale gratuite. Cette innovation permettra aux clients de télécharger et d’archiver la presse du jour sur leur tablette ou leur smartphone avant leur vol. La compagnie l'affirme, tous les clients bénéficieront par ailleurs de toujours plus de services à la carte et d’autonomie, tout au long de leur voyage. «Nous allons continuer nos efforts technologiques», souligne Alexandre de Juniac. Dépose bagage express, développement de l’offre numérique pourtant l’une des plus complètes à ce jour qui prendra en compte le fait que 40 % des voyageurs fréquents disposent d’une tablette. Inévitablement la question est posée dans la salle : «Qui va payer ces nouveaux services?». Pour Christian Boireau, il n’y aura pas d’augmentations tarifaires, «Au contraire, car les prix baissent». Voilà donc pour un «hors d’œuvre de communication» qui globalement va «coûter plusieurs centaines de millions d’euros d’investissements», précise Alexandre de Juniac qui ajoute : «Retrouver la compétitivité et la qualité passe par une offre clients plus qualitative et attractive économiquement». Une promesse ? Non une volonté que seul le terrain confortera.