Allumer le feu chez les voyageurs d’affaires

75

Un colloque vient de se tenir aux Etats-Unis sur le thème de la gestion du temps pour les voyageurs d’affaires. L'occasion de rappeler que dans ce domaine, l’innovation pour le voyageur d’affaires n'est pas une simple affaire de technologie et de petits boutons. Non, bien au contraire, innover c’est aussi se pencher sur l’immatériel, le relatif, ce qui ne se voit pas toujours mais peut améliorer la qualité du déplacement professionnel.

Prenons le cas des aéroports qui, depuis quelques années, se sont penchés sur l’attente du voyageur avant de prendre un avion. Outre l’ouverture payante des salons, à celles et ceux qui ne pourraient en bénéficier par leur simple billet, bon nombre de plateformes dans le monde ont innové. Salle de silence en Asie, banquettes pour s’assoupir, consignes à bagages pour se promener sans mallette ni manteaux, bibliothèque de prêt à Amsterdam, iPad en libre service à San Francisco... Les idées ne manquent pas. Dans les hôtels, le confort, immatériel encore, passe par des détails appréciés. Un oreiller sur demande, une literie souple sans oublier les petits gadgets qui changent la vie : du dictionnaire de langue aux bouchons d’oreilles. Je ne reviendrais pas sur les machines à café et autres équipements bien réels qui participent tout autant à l’image de bien-être attendue par les voyageurs.
A bien y regarder, le train est à la traine. Et loin d’avoir innové, il s’adapte. Au mieux sur les grandes lignes... Sans réel différences sur les axes secondaires. La fermeture des wagons restaurants sur certaines lignes, les prises électriques en panne sur les sièges de Première classe. Le voyageur est plus dans la doléance que dans le confort. Idem d’ailleurs pour l’aérien. Certes les sièges business se sont livrés à une course aux détails bénéfiques pour le voyageur... Mais pour les autres, en classe éco qui n’ont pas de politiques voyages «favorables», la galère est là et bien là... Sans aucun espoir d’amélioration. On pourrait pourtant se dire qu’à l’époque des frais ancillaires à outrance, il serait possible d’améliorer le quotidien. Certaines compagnies se sont lancées dans les surcharges pour les places aux sorties de secours. Air France va proposer bientôt des repas à la carte. Et au delà ? C’est sans doute la mission qui devra être confiée à des thérapeutes du bien-être car la prochaine course à l’innovation se fera sur les outils de différenciation des services offerts, au sol, en vol, dans sa chambre d’hôtel ou dans un wagon. Quitte à les facturer. Personne ne s’imagine que tout cela sera gratuit, surtout pas dans les entreprises.

Hélène Retout