Après la graphologie, faites confiance à la «ticologie»

264

Une très sérieuse étude menée à l’université d’Oxford démontre qu’il faut moins de cinq minutes pour tracer le contour psychologique d’un candidat. Et pour étayer cette affirmation, les chercheurs ont mis au point une sorte de questionnaire visuel basé sur l’apparence immédiate du postulant. Si nous évoquons ce sujet, c’est que l’étude a été réalisée […]

Une très sérieuse étude menée à l'université d'Oxford démontre qu'il faut moins de cinq minutes pour tracer le contour psychologique d'un candidat. Et pour étayer cette affirmation, les chercheurs ont mis au point une sorte de questionnaire visuel basé sur l'apparence immédiate du postulant. Si nous évoquons ce sujet, c'est que l'étude a été réalisée avec des candidats, spécialistes de la vente, appelés à beaucoup voyager dans le cadre des missions prévues par l'employeur qui cherchait a les recruter.
Le cahier des charges soumis par la DRH, après consultation des chefs de service, a été reformaté par les scientifiques pour prendre en compte les allures générales et les éventuels tics, même discrets des postulants. Basé sur la morphopsychologie, la nouvelle technique ainsi testée devait permettre de déceler des qualités d'organisation, de gestion du temps, du sens des responsabilités ainsi que de la capacité à garder son sang-froid en toutes circonstances. Le questionnaire établi, très éloigné des habituels entretiens de recrutement, faisait appel à des souvenirs personnels ou professionnels, voire à des expériences vécues ou non qui pouvaient surprendre. Par exemple l'une des questions abordait l'univers de Tintin pour savoir comment le candidat se serait comporté face au capitaine Haddock dans des situations dangereuses. Autre demande : l'analyse d'une image parfois peu ragoûtante et l'interprétation qu'en faisait alors le candidat. Autant le dire, les réponses comptaient peu : seules les mimiques, la position des jambes ou des mains, l'inclinaison de la tête ou le regard était analysés pas deux caméras discrètement placées sur l'étagère derrière le recruteur. Un logiciel, développé pour l'occasion, analysait en temps réel le comportement des candidats.
Au final cette étude, qui s'est déroulée en septembre dernier, a permis l'embauche de 10 jeunes (dont quatre femmes) qui, à l’exception de l’un d’entre eux, sont toujours en poste dans l'entreprise et donnent, selon la DRH, d'excellents résultats sur le terrain. Faut-il en conclure que cette technologie dépasse et de loin toutes celles utilisées à ce jour ? « Sans doute » répond Alan Sutter, qui a conduit l'étude. « Mais attention », remarque t-il, « Il ne s'agit pour l'instant que d'une étude totalement expérimentale avec toutes les faiblesses et les erreurs possibles d'un logiciel en cours de développement ». On a hâte de voir ce que donnera cette technologie une fois qu'elle sera peaufinée et parfaitement adaptée aux attentes des recruteurs.

Marc Dandreau