Attentats : les aéroports en première ligne

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Après l’attentat contre l’aéroport de Bruxelles-Zaventem mardi, on apprend que l’an dernier une autre cellule terroriste envisageait déjà une attaque d’aéroport. Toutes les plates-formes sont en vigilance renforcée.

« C’est vrai que je ne me sens pas tranquille, mais je ne renoncerai pas à mon déplacement » : cette jeune femme interrogée à la télévision tonne le ton d’une situation tendue dans les gares et les aéroports, lieux de convergence obligée pour des départs en voyage d’affaires quand la voiture ne convient pas. La police belge, qui avait lancé un coup de filet anti-terroriste en janvier 2015 à Verviers, a laissé entendre jeudi qu’un aéroport était déjà à l’époque dans le viseur. Mais Bruxelles-Zaventem, pourtant, n'a jamais été mis jusquà mardi en vigilance de niveau 4. surprenant.

Les halls des terminaux, points de rassemblement des voyageurs, semblent comme les gares difficiles à sécuriser totalement. En Espagne, depuis les attentats de Madrid, les accès aux gares ne se font qu’avec un billet de train et toutes les lignes à grande vitesse ne sont accessibles qu’après un scan voire une fouille des bagages. Ces dispositions semblent impossibles en France si l’on en croit les opérateurs français, au regard du nombre de voyageurs qui transitent dans les gares et aéroports. Pour l’heure, ce sont les patrouilles de Vigipirate qui assurent la surveillance et depuis mercredi, les agents de sécurité privés sont autorisés à inspecter les bagages et pratiquer les fouilles des voyageurs. S’ils refusent, ils peuvent être empêchés de monter dans les trains. Il faut espérer que la formation sera bien assurée pour éviter des dérapages qui seraient contre-productifs.

Partout les aéroports et les gares font au mieux. A Lyon notamment, Saint-Exupéry appelle les voyageurs à limiter le nombre de personnes venant les accompagner à l’aérogare et chaque personne circulant dans les terminaux doit être munie d’une pièce d’identité. Dans la journée, le ministre Alain Vidalies a précisé que les passagers devraient avoir une pièce d’identité et un titre de transport à présenter, mais il n'a pas dit comment les contrôles seraient effectués sur cette base, ni par qui, ni quand.

Limiter le nombre, contrôler de façon aléatoire, ce sont les seules recettes pour l’instant et les autorités insistent sur le fait que « le risque zéro n’existe pas ». Certes, mais ces propos sont ils de nature à rassurer ? Si les gens cessent de voyager, c’est tout un pan de l’économie qui sera en panne. Pour mémoire, le voyage d’affaires en France constitue un budget de 26 milliards d’euros….

Hélène Retout