Baro 3mundi-DP.com: Les entreprises ne renoncent pas aux déplacements professionnels

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Malgré la crise, les entreprises ne renoncent pas aux déplacements professionnels: 30% des voyageurs d’affaires ont plus voyagé en 2014 qu’en 2013. En revanche les conditions de voyage se dégradent et les relations entre Travel Managers et voyageurs ne s'améliorent pas. Le Baromètre 3mundi - DeplacementsPros des voyageurs d'affaires a été publié ce mercredi 24 septembre au salon IFTM Top Resa.

- La hausse moyenne des déplacements professionnels entre 2013 et 2014 est de 3%
- 41 % des voyageurs d’affaires utilisent désormais une low cost pour se déplacer
- 59 % des déplacements se font sur une seule journée
- Le retour de la classe business se confirme, 38 % en 2014 contre 35 % en 2013
- 25 % des entreprises encadrent encore plus leur politique voyage
- 67 % des voyageurs acceptent de se déplacer pour cumuler des miles
On aurait pu croire à la lecture des prévisions émises par les cabinets d’étude spécialisés que 2014 serait une « année blanche » en matière de déplacements professionnels. Il n’en sera rien et les premiers constats démontrent que, malgré la crise, les déplacements professionnels ne faiblissent pas. Ils sont 30 % à affirmer avoir plus voyagé cette saison contre 31 % en 2013 mais seuls 53 % (contre 58 en 2013) affirment avoir autant voyagé. Si l’on compense cette évolution d’une année sur l’autre, les voyages d’affaires sont en hausse de 3 % pour 2013/2014.

Mais ce sont bien les conditions de voyage qui changent. La low cost poursuit son envol et concerne désormais 41% des déplacements professionnels contre un marché estimé à 32 % en 2013. Les voyages d’un jour progressent moins vite, signe du ralentissement économique avec nos voisins européens. Ils sont 59% à avoir fait le choix d’un voyage de moins de 12 heures.

Enfin, le grand retour de la classe business se confirme… Modestement. 35 % de voyageurs l’utilisaient en 2013 contre 38 aujourd’hui. La premium (entre la business et l’éco) ne bouge quasiment pas (- 1% entre 2012 et 2013).

Les résultats dans le détail


1) Diriez-vous qu’entre septembre 2013 et juin 2014 vous avez:
- Moins voyagé que l’année précédente : 17 %
- Autant voyagé que l’année précédente : 53%
- Plus voyagé que l’année précédente : 30 %


Comprendre : Globalement la crise continue à se faire sentir dans le monde du voyage d’affaires. Entre 2012 et 2013, 11% des voyageurs d’affaires avaient moins voyagé, cette fois c’est le cas pour 17% des personnes interrogées. Mais 30% ont voyagé davantage, ce qui montre que les entreprises ne renoncent pas à leurs déplacements professionnels.
La hausse moyenne des déplacements professionnels atteindra certainement 3% en 2014. Si l’on en croit les données du Ministère du Commerce Extérieur, les déplacements professionnels restent liés à nos partenaires économiques. L’Europe représente toujours 60% des voyages d’affaires et l’Asie un peu plus de 12 %.

2) Diriez-vous qu’entre septembre 2013 et juin 2014 vos conditions de voyage :
- Se sont globalement dégradées : 24 %
- Se sont globalement améliorées : 22 %
- N’ont pas changé : 54 %


Comprendre : Les années passent mais les constats sont les mêmes : en général, ni amélioration, ni dégradation réelle des conditions de voyage. Seules les entreprises en difficulté semblent avoir mis un frein à leurs voyages d’affaires. Les 22 % qui affirment que leurs conditions se sont améliorées sont, sans doute aussi, les voyageurs d’affaires qui avaient connu la plus forte dégradation de leurs conditions de déplacement ces trois dernières années. Les entreprises, dès qu’elles le peuvent, corrigent.

3) Entre septembre 2013 et juin 2014, vous avez surtout voyagé pour le court et moyen-courrier:
- En low cost : 41 %
- En compagnie régulière : 59 %


Comprendre : Ils étaient 52 % en 2012/2013 à avoir utilisé au moins une fois une low cost. Quelques mois après, 28 % des voyageurs interrogés affirmaient qu’ils utilisaient régulièrement une low cost pour leurs déplacements professionnels. Cette année, ils sont 49 % à faire confiance aux entreprises à bas coûts. A l’évidence, le best buy est devenu réalité chez bon nombre d’acheteurs. Finie la période où le manque de confiance dans la sécurité des transporteurs low cost était mise en avant.
Autre explication possible : le renforcement du nombre de liaisons proposées par les low cost et la montée en puissance des offres « business » proposées par Easyjet ou Ryanair. Un constat est éloquent : Entre 2006 et 2014, le nombre de lignes européennes low cost a été multiplié par deux.

4) Entre septembre 2013 et juin 2014 pour vos déplacements en avion, vous avez surtout utilisé :
- L’éco : 44 %
- La premium éco : 18 %
- La business : 38 %


Comprendre : +3% pour la business entre 2013 et 2014. Ce n’est donc qu’une très légère hausse de cette classe, il n’y a pas une modification sensible des habitudes. La baisse des prix du transport aérien (-7,2% selon IATA) explique la légère redistribution des cartes entre la premium éco (- 1%) et la business. La aussi, l’apport des low cot déstabilise les habitudes. Les nouvelles offres commerciales proposées par Ryanair ou EasyJet, montrent que le marché reste ouvert.

5) Entre septembre 2013 et juin 2014, la durée moyenne de vos déplacements :
- Se limite le plus souvent à une journée : 59 %
- S’établit sur moins de 3 jours : 26 %
- Dépasse les 3 jours : 15 %


Comprendre : La répartition géographique de nos partenaires commerciaux, et leur proximité, expliquent la hausse continue du voyage programmé sur une seule journée. La stabilisation du déplacement journalier se poursuit et touche, selon nos constats sur le terrain, les entreprises de toutes tailles. On remarquera également la légère hausse des déplacements de moins de 3 jours. La vision asiatique d’un grand nombre de sociétés justifie la durée des déplacements.

6) Diriez-vous qu’entre septembre 2013 et juin 2014, vos relations quotidiennes avec votre acheteur de «voyages» ou votre travel manager :
- Se sont dégradées : 22 %
- Se sont améliorées : 11 %
- N’ont pas changé : 67 %


Comprendre : Pas de doute, le fossé entre les voyageurs et les acheteurs se maintient, il n’y a pas d’amélioration globale de leurs relations. L’an dernier, 63 % n’appréciaient pas le travail de leur TM ou de leur acheteur. Cette année, 67 % ne voient pas de différence avec ce qui se faisait dans le passé. Si 11%, timidement, notent une amélioration, il y a tout de même 22% qui constatent une dégradation des relations. Accompagne-t-elle une dégradation des conditions de voyage ? A l’évidence, la communication voyageur reste le point faible du travel management.

7) Entre septembre 2013 et juin 2014, la politique voyages de votre entreprise :
- Est devenue plus restrictive : 25 %
- N’a pas changé : 61 %
- Est devenue plus permissive : 14 %


Comprendre : Stabilité quand tu nous tiens ! Pas besoin d’être devin pour mesurer, au travers de ces résultats, la grande prudence qui conduit les entreprises à ne pas bouger les lignes de leur politique voyages. La peur est souvent génératrice d’un recul des habitudes, ce qui explique les restrictions imposées aux voyageurs (25% tout de même). Toujours selon nos constats sur le terrain, ce sont les contraintes de réservation qui se sont renforcées. Avec un délai moyen imposé de dix ou quinze jours avant départ, l’entreprise joue la carte du meilleur prix par opposition aux déplacements de dernière minute. Mais dans certains cas, prévoir est impossible !

8) Entre septembre 2013 et juin 2014, l’utilisation des nouvelles technologies dans la préparation de vos voyages :
- Ne s’est pas développée dans l’entreprise : 59 %
- A un peu augmenté : 24 %
- A totalement évolué : de nouveaux outils ont été mis à votre disposition : 17 %


Comprendre : Pas de doute, et les exemples ne manquent pas, la frilosité des TM français est évidente. Ne rien ou si peu changer pour éviter les problèmes, que ce soit avec les fournisseurs ou les voyageurs, est devenu une règle de travail, y compris dans les PME qui installent souvent la mobilité sur les smartphones de leurs voyageurs. Faute de connaître la nature des évolutions technologiques citées par le panel, on peut imaginer que les grands classiques, le train comme l’avion, sont les outils digitaux les plus utilisés.

9) En déplacement, vous utilisez :
(Plusieurs réponses fournies)
- Votre ordinateur portable pro : 81 %
- Votre ordinateur portable perso : 19 %

- Une tablette pro : 31 %
- Une tablette perso : 69 %

- Un smartphone pro : 47 %
- Un smartphone perso : 53 %

Comprendre : Sans grande surprise, nous retrouvons ici les grands résultats des enquêtes utilisateurs menées en 2014 par les fournisseurs technologiques et qui démontrent que plus d’un Français sur deux possède un smartphone (soit 27,7 millions de Français) et un foyer sur trois est équipé d’au moins une tablette (soit 9,1 millions de foyers). Si l’ordi est du domaine pro, la mobilité est souvent plus perso. Et pour cause, utilisées dans le privé comme pour le travail, les tablettes sont des outils qui marient le loisir et le travail. Idem pour le smartphone, très personnel, que l’on ne veut pas voir piloter ou contrôler par l’entreprise. Seule précision souvent fournie par les acheteurs, si l’achat des outils de mobilité est personnel, la prise en charge des dépenses est souvent assurée par l’entreprise.

10) Quels petits plus vous font apprécier les voyages d’affaires :

- Cumuler des miles pour en profiter pour des projets personnels : 67 %
- Découvrir une nouvelle destination / Prolonger votre déplacement pour passer le week-end sur place : 21 %
- Profiter des équipements de l’hôtel (spa/piscine/petit-déj à volonté) : 13 %
- Se faire un voire plusieurs bons restos : 9 %
- Ne pas avoir à repasser vos chemises/chemisiers grâce au service de pressing de l’hôtel : 4%
- La possibilité d’être upgradé : 6 %
- Le service de conciergerie : 5 %
- La possibilité de rouler dans un véhicule quasi neuf via la location de voiture : 4%
- Regarder un bon film dans votre chambre d’hôtel : 2 %
- Profiter du speed boarding : 1 %

Comprendre : Les miles restent d’année en année les vedettes incontestées du transport aérien. Et pour cause, malgré une utilisation restrictive, c’est la visualisation familiale des déplacements professionnels. Surtout pour des vacances ! Au-delà, si la découverte personnelle d’une destination reste forte (surtout dans les PME/PMI), peu de services qui existent aujourd’hui sont réellement plébiscités par les voyageurs d’affaires. Les déplacements d’un jour, l’obligation de résultats, le stress du voyage expliquent que le plus important lors d’un déplacement professionnel ne se trouve pas forcément dans les conditions de confort d’un voyage.

11) A contrario, quel(s) élément(s) peuvent vous stresser lors de vos déplacements professionnels?
- L’objectif du déplacement (négociation d’un contrat important, par ex.) : 87%
- Le manque de ponctualité des compagnies aériennes/ferroviaires : 55%
- Rater un événement personnel important (anniversaire de votre fils/fille/mari/femme, etc.) : 31%
- Le wifi/réseau Internet de l’hôtel qui ne fonctionne pas : 21%
- La barrière de la langue : 17%
- La perte des bagages : 9%
- La note de frais à faire à votre retour : 9%
- Ne pas avoir les bonnes infos sur le terminal/la porte/etc : 5%
- Ne pas trouver votre hôtel, votre lieu de rv : 3%
- Le jet lag : 3%

Comprendre : Sans surprise, le voyageur craint tout ce qui peut mettre en péril son déplacement professionnel et la finalité du voyage reste son objectif majeur. Pour preuve, la panne de wifi à l’hôtel est jugée stressante tout comme le retard d’avion ou de train qui pourrait faire louper un rendez-vous. Seule intrusion dans cet état des lieux, la crainte de manquer un événement familial fort.
Au-delà, ce qui est pourtant le fer de lance de la mobilité avec l’information permanente sur les portes d’embarquement ou les bonnes adresses sur place ne sont pas sources de difficultés pour les voyageurs. A croire que la vision des fournisseurs n’est pas en phase avec les besoins réels de l’utilisateur. Élément intéressant, ils sont 9% à craindre l’établissement de leur note de frais. Là aussi, la montée en puissance de la technologie « expense » ne satisfait pas encore le voyageur.

12) En cas de problème avant ou pendant un voyage, avec qui allez-vous échanger en premier ?
- Directement avec mon Travel Manager ou l'acheteur voyages : 32 %
- L'agence de voyage : 27 %
- L'assistante du service "voyage" de l’entreprise : 20 %
- Mon supérieur hiérarchique : 21 %


Comprendre : Notre panel, cette année, démontre que le rôle du TM ou de l’acheteur est renforcé dans l’univers de la PME/PMI* où l’on parle aussi de « référent » voyage. Mais l’assistante se maintient pour la gestion pratique du voyage.

13) De quel(s) genre(s) de conseil(s)/service(s) complémentaires souhaiteriez-vous bénéficier lors de vos déplacements ?
- Aucun : 28 %
- Les plans des transports publics : 19 %
- Des mots-clés du vocabulaire dans la langue locale : 18 %
- Les spectacles/concerts/expos à voir : 13 %
- Les conseils autour de la nourriture locale : 11 %
- Les sites à voir autour de votre hôtel : 11 %


Comprendre :
cette 5ème édition du Baromètre confirme que le voyageur est assez peu sensible aux services imaginés pour lui faciliter le déplacement. Sans doute faut-il associer cette réponse aux éléments de stress sur le terrain. Majoritairement, l’objectif du voyage fait oublier les détails de l’environnement du voyage.

14) Quand vous vous effectuez un voyage à titre professionnel, vous arrive-t-il :
- D'arriver plus tôt et de profiter ainsi d’un ou plusieurs jours à la découverte de votre destination: 9%
- De repartir plus tard et profiter d’un ou plusieurs jours à la découverte de votre destination : 11%
- De vous limiter au seul contenu du voyage d'affaires. Business is business! : 80%


Comprendre : Pas de doute, le travail prime sur toute autre vision. Et pour cause : être voyageur d’affaires n’est que la conséquence d’une activité et non un métier à part entière. Ajoutez à cela des déplacements de très courte durée et vous comprendrez pourquoi « business is business ».b[
Comprendre le panel
L'étude 3mundi - DeplacementsPros.com a été réalisée du 9 au 28 juillet 2014 auprès de 614 voyageurs.

Taille des entreprises interrogées (selon classement INSEE 2012)
1à 9 salariés :101
10 à 49 salariés : 302
50 à 199 salariés : 117
200 à 499 salariés : 51
500 à 1999 salariés : 24
2000 et plus : 19

Les qualifications professionnelles étant trop variées, seules les titulaires d’une activité « voyage" ont été questionnés.