Baromètre 3mundi, DéplacementsPros : un optimisme prudent pour 2015

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Les résultats du dernier Baromètre de l'année confortent les différents constats observés depuis janvier dernier. Globalement, les résultats sont loin d'être aussi mauvais que le prédisaient quelques oiseaux de mauvais augure. Au contraire, le marché du voyage d'affaires pour 2014 restera sur la petite hausse moyenne évoquée par Epsa, entre 2 et 2,5%.

L'année qui se termine aura en grande partie validé les tendances évoquées sur DéplacementsPros.com à la fin 2013. Des tendances que constate également 3mundi, notre partenaire, et qui  annoncent une année 2015 sans doute légèrement meilleure que celle qui va se terminer.

A écouter les acheteurs, le plus gros des mesures d'économies a été fait. L'intégration de la contrainte, l'anticipation des déplacements, le réajustement des classes de voyage et la surveillance accrue des déplacements en France comme à l'étranger portent leurs fruits. Économiser devient de plus en plus complexe et dans un climat économique tendu, le besoin d'être sur le terrain est  vital pour assurer les succès commerciaux de l'entreprise.

Le Baromètre 3mundi - DeplacementsPros.com est à votre disposition en téléchargement sur ce lien

Depuis le début de l’année 2014, vous avez :

• Moins voyagé qu’en 2013 sur la même période : 18%
• Autant voyagé qu’en 2013 sur la même période : 47%
• Plus voyagé qu’en 2013 sur la même période : 35%

Comprendre : La hausse annuelle des voyages d'affaires restera modérée en 2014 (entre 2 et 2,8%). Ce chiffre, issu de la comparaison des datas du Baromètre entre septembre 2013 et novembre 2014, rejoint les 2,5% évoqués par Epsa en mars 2014 dans son observatoire du voyage d'affaires. Mais au-delà, il souligne la très légère reprise de notre activité économique et le besoin des entreprises de se déplacer sur le terrain pour trouver de nouveaux clients. Si l'on regarde l'étude présentée ces dernières semaines par la GBTA, on constate que les évolutions européennes restent toujours bien plus lentes que celle réalisées aux États-Unis ou en Asie.

Selon vous, vos déplacements professionnels depuis janvier 2014 ont été :

• Parfois peu utiles : 16%
• Toujours utiles mais on aurait pu s'en passer : 13%
• Nécessaires à notre développement économique : 44%
• Indispensables dans tous les cas : 27%

Comprendre : La grande majorité des déplacements professionnels est jugée comme utile voire indispensable à l'activité de l'entreprise. Un tout petit nombre de voyages aurait pu être évités, soit par une meilleure préparation soit par l'utilisation de technologies comme la vidéoconférence pour préparer ou suivre un projet. Si l'on regarde les réponses apportées à la même question en septembre 2013,  on constate que le nombre de voyages nécessaires au développement économique est en hausse à 44% contre 30% en 2013 alors que seuls 27% du panel pensent qu'ils sont indispensables contre 41% en septembre 2013. Il est donc toujours très difficile d'analyser la vision des voyageurs d'affaires sur l'intérêt de leurs déplacements professionnels. Certes, notre panel a évolué mais sans doute pas au point d'expliquer ces écarts surprenants.

Utilisez-vous la vidéoconférence, la visioconférence ou la téléprésence pour remplacer un voyage d’affaires ?

• Oui pour remplacer un voyage : 16%
• Oui pour préparer un voyage : 31%
• Non jamais : 53%

Comprendre : Cette question vient compléter la précédente en cherchant à comprendre comment sont utilisés les outils technologiques de vidéoconférence pour remplacer un voyage d'affaires. Premier constat, l'utilisation d'un tel outil  technologique reste stable. 53% ne l'utilisent jamais en 2014 contre 54% en 2013. Tout de même, de plus en plus de voyageurs s’y intéressent: ils sont aujourd'hui 16 % à considérer que ces outils peuvent remplacer un voyage d'affaires contre 13% seulement il y a un an. Clairement, si la préparation d'un déplacement peut se faire via un écran, sa concrétisation passe par un "face to face". Dans certaines entreprises, sans doute plus avancée dans l'intégration des outils numériques, la technologie en remplacement du voyage d'affaires est devenue réalité, mais nos témoins signalent qu’il s’agit souvent dans ce cas de rendez-vous internes à l’entreprise qui se passent en visio ou « conf call ». Un chiffre qui, selon nous, est fortement appelé à progresser ces prochaines années.

 

Depuis janvier 2014, le volume des voyages d'une journée, dans votre entreprise, est :

• En baisse : 6%
• Égal d'une année sur l'autre : 30%
• En très forte augmentation : 64%

Comprendre : Voilà quelques jours, DéplacementsPros.com a publié une étude européenne qui confirmait que 7 des 10 premiers partenaires commerciaux de la France sont nos voisins proches. Ce qui explique sans doute la progression constante des voyages d'un jour. En quatre ans, au regard des résultats publiés ici même, ce type de voyage est devenu majoritaire au sein des entreprises et ce, malgré la fatigue qu'engendrent des départs matinaux et des retours tardifs. Si l'on compare ce résultat à ceux des baromètres précédents, 2012 et 2013, on constate que près d'un voyage sur quatre au départ de la France se déroule désormais sur une journée.

 

Diriez-vous qu’en 2014, le train a été :

• Mon premier moyen de déplacement professionnel : 69%
• Autant utilisé que l’avion : 17%
• Moins utilisé que l’avion : 14%

Comprendre : Ni les grèves, ni les retards ne viennent pénaliser la vision des voyageurs d'affaires sur l'utilisation du transport ferroviaire en France. Ils restent largement majoritaires, même si d'une année sur l'autre le volume des voyages diminue (moins 1,25% selon notre baromètre). Difficile pour autant d'attribuer cette baisse à un rejet du train, malgré des tarifs professionnels élevés. On peut penser que la crise économique peut expliquer le faible ralentissement de l'activité ferroviaire. Une vision que confortent les derniers résultats de la SNCF sur la commercialisation des billets Pro.

 

Lorsque vous avez voyagé en train, c'était :

• En Seconde : 58%
• En Première : 42%

Comprendre : La crise a modifié durablement les habitudes de voyage et le choix des entreprises en matière de classes ferroviaires. Rien de bien surprenant au regard des différents constats portés tout au long de l'année sur le besoin d'économie manifesté par les acheteurs.

 

Diriez-vous qu’en 2014 la qualité du transport ferroviaire, s'est :

• Fortement dégradée : 28%
• Dégradée : 31%
• N'a pas changé : 29%
• Améliorée : 12%

Comprendre : La grève de juin dernier a pesé sur l'appréciation faite par les voyageurs d'affaires autour du transport ferroviaire. Mais au-delà, les constats et les efforts réalisés sur le terrain en matière de retards, d'accueil en gare ou de services à bord ne profitent pas à l'image de la SNCF. L'un des commentaires le plus souvent associé à cette question portait sur la disparition des wagons bars. Un exemple significatif de la mauvaise perception que les voyageurs ont de l'offre ferroviaire française.

 

Combien d’applications Apple, Android ou Windows Phone dédiées aux voyages d’affaires avez-vous installées sur votre smartphone ?

• Plus de 10 : 3%
• Entre 5 et 10 : 11%
• Moins de 5 : 21%
• Une ou deux à peine : 44%
• Aucune : 21%

Comprendre : Si l'on se rappelle l'étude réalisée par Apple il y a deux ans, qui faisait état d'un nombre restreint d'applications réellement utilisées par ceux qui les téléchargeaient, on se rend compte que les voyageurs français sont dans la moyenne européenne. Notons également que beaucoup d'applications, souvent propriétaires,  gèrent un grand nombre d'actions dans l'univers du déplacement professionnel, que ce soit la réservation en ligne, l'information du voyageur voire la gestion complète du déplacement professionnel. Il n'est donc pas utile pour le voyageur de multiplier à l'infini des applications qu'il n'utilisera pas, faute d'intérêt immédiat. Comme nous le signalait un jeune voyageur : "Autant garder la place pour les films ou la musique". Tout est dit.

 

Vous diriez qu'en 2014, voyager est :

• Une punition : 12%
• Une activité comme une autre dans mon entreprise : 27%
• Une activité de plus en plus fatigante : 56%
• Un plaisir sans cesse renouvelé : 5%

Comprendre : Hausse des voyages d'un jour et hausse de la fatigue. Rien de bien surprenant dans la vision des voyageurs autour de leurs déplacements professionnels. Il est certain que la mise en place d'une politique de voyages dynamiques (et non plus une simple politique voyages) serait une réponse efficace à la lassitude ressentie par certains.

 

Depuis le début de la crise, dans votre entreprise, le montant moyen des notes de frais est :

• à la baisse : 57%
• à la hausse : 6%
• identique à l'an dernier : 37%

Comprendre : C'est à l'évidence l'un des postes les plus surveillés depuis trois ans. Pour les entreprises, maîtriser et consolider les notes de frais est une action devenue essentielle à la gestion analytique du déplacement professionnel. L'arrivée d'outils performants, intégrés à la chaîne du voyage, explique sans doute que le montant moyen des notes de frais diminue. On peut aussi imaginer que la gestion du "door to door" permet de mieux cerner les besoins réels du voyageur, d'anticiper les dépenses, voire même de les intégrer globalement à l'organisation du déplacement via la réservation anticipée.

 

Face à la difficulté de gérer ses notes de frais, avez-vous déjà triché sur son montant pour récupérer des frais oubliés ?

• Oui souvent : 39%
• Oui mais rarement : 42%
• Non jamais : 19%

Comprendre : Il ne faut pas voir dans les réponses formulées à cette question la volonté de tricher des voyageurs d'affaires. Globalement, ils sont suffisamment honnêtes pour ne tricher qu'au moment où il leur sera impossible de récupérer un document comptable leur permettant d'être remboursé. On le voit bien, si 39% le font fréquemment (il y a un très grand nombre de pays où l'usage de la note justificative est loin d'être acquis), seuls 42% sont amenés à tricher sur leurs notes de frais pour compenser les avances personnelles. Un exemple simple : aux États-Unis, la note ne prend généralement pas en compte le pourboire laissé. Difficile de faire autrement que d'ajouter la somme dépensée à sa note de frais via une facture qui ne correspondrait pas forcément à la dépense immédiate.

 

Dans votre entreprise, vous:

• Ne parlez jamais de vos déplacements professionnels… par principe : 17%
• Ne parlez qu’à vos collègues proches de vos déplacements professionnels, ils ont l’habitude de voyager: 64%
• Ne parlez jamais de vos déplacements professionnels pour éviter les jalousies dans le service : 19%

Comprendre : Dans beaucoup d'entreprises, les phénomènes de jalousie professionnelle sont exacerbés. Le voyageur est tout naturellement montré du doigt car il se déplace gratuitement. On le soupçonne de bénéficier généralement d'avantages et d'une certaine qualité de voyage. La plupart des responsables des relations humaines confirment qu'il est souvent préférable de ne pas attiser ces jalousies en gardant le silence sur ses déplacements professionnels. Et de conseiller de ne les évoquer qu'avec des personnes elles-mêmes habituées à se déplacer et qui connaissent les tenants et les aboutissants d'une mission. Manifestement, le message est passé.

 

Lors d’un déplacement professionnel, votre meilleur ami c’est :

(une seule réponse possible)
• Votre assistante : 39%
• Votre agence de voyage : 24%
 • Votre travel manager : 14%
 • Votre smartphone : 15%
 • Le concierge de votre hôtel ou l'hôtel directement : 8 %

Comprendre : Sans surprise, le collaborateur de proximité est le premier maillon d'une chaîne d'intervention en cas de difficulté rencontrée sur le terrain par le voyageur. Il est normal de retrouver à ce poste une assistante, qu'elle soit de direction ou en charge d'un service, car outre le fait qu'elle a préparé le voyage, c'est souvent elle qui possède les contacts indispensables pour sortir le voyageur d'une mauvaise passe. Notons que l'agence de voyage se maintient également, en raison des bonnes relations souvent entretenues directement entre le voyageur et la TMC, en particulier pour l'organisation de voyages complexes, ceux qui conduisent le plus à des difficultés sur le terrain.

 

Pour vous rendre à l’aéroport ou la gare, vous utilisez le plus fréquemment :

• Les transports en communs : 11%
• Ma voiture : 44%
• Un taxi : 39%
• Un VTC (type Uber, Snapcar, etc...) : 6%

Comprendre : Difficile de tirer des conclusions générales, tant l'accès au point de départ d'un voyage varie selon la politique voyages appliquée par l'entreprise, la proximité du voyageur avec une gare ou un aéroport et une multitude de petits détails comme l'heure de départ ou d'arrivée. Remarquons simplement que les transports en commun ne sont pas ceux préférés par les voyageurs d'affaires, sans doute en raison de la difficulté à maîtriser les horaires de départ et de retour et de leur évidente faiblesse dans certaines zones urbaines.

 

Pour réserver votre hôtel :

• La personne à qui vous rendez visite -ou son assistante- s’en charge : 9%
• Vous passez par votre agence de voyages : 21%
• Vous utilisez le portail de réservation mis en place par votre entreprise : 41%
• Vous allez sur un site grand public (Booking.com, etc.) : 20%
• Vous utilisez une application mobile de réservation de dernière minute (Hotel tonight, lastRoom) : 9%

Comprendre : Rien d'anormal à ce que le portail de réservation mise en place par l'entreprise soit préféré à tout autre mode de réservation hôtelière. La part importante de voyageurs issus des PME-PMI présentes dans notre panel explique facilement les 20 % obtenus par les sites grand public. On sait qu'en dessous de 50 000 € de dépenses annuelles pour les déplacements professionnels, les sites internet "loisir" sont des solutions simples et économiques.  Pour autant, l'agence de voyage a un rôle important à jouer dans l'application de la politique voyages de l'entreprise mais également grâce à sa connaissance du terrain hôtelier.

 

Dans le cadre de vos voyages d’affaires, la consommation en CO2 est-elle déterminante dans le choix de votre mode de transport ou d’alternatives voyages (aérien vs. train, déplacements vs. visioconférence) ?

• Oui, avoir une démarche éco-responsable fait partie intégrante de la politique voyages de mon entreprise: 6%
• Oui, parfois : 8%
• Non, jamais : 62%
• Ne sais pas : 24%

Comprendre : Il y a les grandes idées… et le quotidien. On le voit bien ici, si les entreprises sont souvent conscientes de leur responsabilité environnementale, elles ne franchissent pas encore le pas pour intégrer une démarche éco-responsable à leur politique voyages. Au-delà de la seule  bonne volonté il y a aussi l’obtention de certifications qui demande de nombreuses ressources en interne, notamment financières. Notons que le sujet ne semble pas toujours évoqué dans les entreprises. 24 % des personnes interrogées n'ont pas de réponse à cette question.

 

Votre entreprise compense-t-elle les émissions en CO2 de vos déplacements professionnels ?

• Oui, j'en suis certain : 2%   
• Non, j'en suis certain : 64%
• Je ne sais pas : 34%

Comprendre : On est encore loin de la vision exprimée il y a quelques années par les ministres de l'environnement autour de la nécessaire compensation du transport aérien ou ferroviaire.  Il s'agit d'un coût financier que les entreprises ne veulent pas ajouter à leur budget voyages. Si toutes reconnaissent que c'est une bonne idée, peu la concrétisent. Il faudra sans doute attendre des périodes économiquement plus fastes pour que cette prise de conscience s'exprime dans les faits pour les déplacements professionnels

 
Comprendre le panel
L'étude 3mundi - DeplacementsPros.com a été réalisée du 6 au 15 novembre 2014 auprès de 428 voyageurs.
Taille des entreprises interrogées (selon classement INSEE 2012)
 1à 9 salariés : 86
10 à 49 salariés : 161
50 à 199 salariés : 92
200 à 499 salariés : 44 500 à 1999 salariés : 29
2000 et plus : 16
Les qualifications professionnelles étant trop variées, seules les titulaires d'une activité «voyage » ont été questionnés. Le Baromètre 3mundi/Déplacements Pros des voyageurs d'affaires n'a pas pour ambition de restituer une mesure exacte et précise de ce qui fait quotidiennement le voyage d'affaires, mais d'évaluer les attentes de celles et ceux qui se déplacement pour leurs entreprises. Si quelques questions "repères" sont identiques d'un mois à l'autre, de nouvelles apparaissent à chaque parution pour nous permettre une meilleure mesure du marché français du voyage d'affaires. Cette "photographie" permet d'analyser les évolutions professionnelles et les attentes des voyageurs d'affaires