Baromètre mensuel Mondial Assistance & Deplacements Pros

108

Tous les indicateurs sont au vert même si l’on se doit de constater que l’avenir n’est pas aussi rose que ne veulent bien le dire les fournisseurs. Pour nos acheteurs, septembre est fortement teinté d’optimisme. Et les indicateurs ne manquent pas : reprise des voyages, retour en classe « avant » pour certaines entreprises et mise en place de quelques politiques dérogatoires, il n’en faut pas plus pour redonner le sourire aux voyageurs. «Malgré l’optimisme, on voit bien que le marché reste encore prudent et qu’il ne retrouve pas encore les niveaux de 2007, juste avant la crise. Nous en sommes loin», commente Alain Joyet, notre sociologue d’entreprise en charge des commentaires du Baromètre. «Il me semble difficile de voir dans les résultats de septembre un optimisme débridé. Mais on sent bien qu’il y a une reprise, associée encore à une réelle prudence des entreprises qui ne veulent pas balayer d’un revers de manche les contraintes qu’elles ont imposées».


Diriez-vous qu'en Septembre 2010, et par rapport à Septembre 2009, votre volume de voyage a été :

Baromètre mensuel Mondial Assistance & Deplacements Pros
A la baisse : 11 %
Quasiment identique à l'an dernier : 31 %
Supérieur à l'an dernier : 58 %

Alain Joyet : Difficile d’avoir un plus mauvais mois que septembre 2009 ! Il stigmatisait l’état de crise que vivait alors le voyage d’affaires en France. La hausse est donc normale même si son ampleur est à souligner. On constate que 11% des personnes interrogées annoncent un budget à la baisse, non pas en raison de la crise mais parce que ce n'est pas la période de voyages dans leur secteur d'activité. A noter également que 31 % constatent un volume identique d’une année sur l’autre. Ce sont, le plus souvent, des entreprises qui avaient maintenu leur volume de voyages malgré la crise, en raison de contrats à honorer ou de prospections commerciales fortement engagées.

Diriez-vous qu'en Septembre 2010 vos dépenses voyages d'affaires, à périmètre identique sont:

Inférieures à l'an dernier : 4%
Égales à Septembre 2009 : 36 %
Supérieures à Septembre 2009 : 60 %

Alain Joyet : il est normal que l’augmentation des voyages conduise à une hausse des dépenses ! On ne peut que constater la grande logique de ces résultats. D’autant qu’en septembre 2009, le marché était en pleines retombées des mesures de restrictions sur les déplacements. Il nous faudra un peu de recul, sans doute quatre ou cinq mois, pour percevoir si l’augmentation des dépenses est seulement liée à la hausse des volumes ou également à des politiques tarifaires moins promotionnelles des fournisseurs aériens ou hôteliers.

Vos prévisions de dépenses pour Octobre 2010, vous semblent:

Inférieures à l'an dernier : 6 %
Égales à novembre 2009 : 43 %
Supérieures à novembre 2009 : 51 %

Alain Joyet : la reprise s’est confirmée et se poursuit. Elle devrait encore toucher le mois de Novembre avant de s’essouffler en décembre qui n’est pas, traditionnellement un mois fort pour les déplacements professionnels. Il est intéressant de noter que les frémissements de la reprise que l’on avait mesurés en mai dernier se confirment. Sur les 5 derniers mois analysés (à l’exception de juillet et août), on constate une reprise des investissements globalement proche des 13 %. A 7 points seulement des hausses du marché mesurées par les grandes TMC en 2007, un an avant le début de la crise aux USA. Un chiffre à manier avec prudence, car notre panel, 325 personnes, n’est pas assez représentatif du marché français.

Diriez-vous que le prix moyen de l'aérien en Septembre 2010, par rapport à Septembre 2009 est :

A la baisse : 7 %
Quasiment identique à l'an dernier : 47 %
Supérieur à l'an dernier : 46 %

Alain Joyet : Malgré les hausses annoncées par les différentes études des agences, on constate que les tarifs de l’aérien se tiennent toujours assez bien et ne subissent pas de trop grosses variations en un an. On peut aussi expliquer cette situation en globalisant les budgets. Ainsi, si les déplacements repartent, le changement de classes de voyage peut expliquer que les budgets restent identiques et que les écarts de tarifs soient compensés. Une précision difficile à donner en l’état du questionnaire et des réponses obtenues.

En Septembre 2010 vous avez:

Plus utilisé le train : 3%
Utilisé le train ni plus ni moins que l'an dernier : 67 %
Moins utilisé le train : 30 %

Alain Joyet : Il est très intéressant de noter que la reprise des voyages ne profite pas au ferroviaire. C’est logique. Ceux qui avaient plus utilisés le train pendant la crise et qui retrouvent les chemins de l’international, sont généralement ceux qui annoncent une fréquentation en baisse de leur consommation ferroviaire. Que du très logique !

En règle générale vous utilisez pour le train:

Toujours la seconde : 23 %
La seconde et la première : 54
Uniquement la première : 23 %

Alain Joyet : Nous sommes très proches des chiffres de clientèle fournis par la SNCF. Il semblerait que sur 12 mois, ces données aient très peu varié, preuve que la maitrise du train est totale chez les acheteurs de voyages.

Vos voyageurs, en septembre 2010, ont principalement utilisé l’avion:

En classe éco : 59 %
En Premium : 4 %
En Business : 36
En First : 1 %

Alain Joyet : La lente et régulière montée en puissance des voyages d’un jour explique la forte présence des classes économiques dans cette réponse. Il reste qu’ici aussi on mesure la reprise par un chiffre assez élevé des voyages en Business ou en Premium. Ce retour des "classes avant" s’explique par la reprise des déplacements long-courriers qui étaient à la traine au second semestre 2010.

Pour le quatrième trimestre 2010:

Vous êtes pessimiste et ne sentez pas la reprise : 19 %
Vous ressentez un léger frémissement : 68 %
Vous êtes optimiste et vous trouvez que la reprise est engagée : 13 %

Alain Joyet : Personne ne saute de joie mais la majorité de notre panel s’accorde à dire que le frémissement de la reprise est engagé. Cela ne préjuge pas de l’avenir. Et même, les commentaires démontrent que cette prudence réservée cache un optimisme latent. Preuve que la crise peut revenir, beaucoup ont travaillé à des budgets prévisionnels capables de prendre en compte une forte reprise ou un nouveau ralentissement. Personne ne veut plus être pris au piège ! L’anticipation des besoins en cas de crise est même devenue un cas d’école du travel management.

Avez-vous modifié votre politique voyage depuis la crise ?

Oui : 35 %
Non : 32 %
Pas encore : 21 %
Nous ne l’envisageons pas : 12 %

Alain Joyet : C’est la surprise de ce Baromètre. Contrairement à ce que nous pensions, toutes les entreprises n’ont pas revu à la baisse leur politique voyage. L’important tissu français de PME/PMI explique sans doute cette situation. Le faible nombre de voyageurs dans les petites structures (souvent la direction et ses proches collaborateurs) explique le résultat. Souvent, dans les entreprises de faible taille, c’est le nombre de voyages qui a diminué sans pour autant sacrifier la qualité du voyage. A contrario, c’est dans les grosses entreprises que la politique de voyage a subi le plus de modifications. Notons le chiffre de 21 % qui caractérise ceux qui ont attendu sans prendre de décision. Basculeront-ils dans le camp des prudents ou des optimistes ? Il faudra sans doute attendre les résultats de janvier 2010 pour se faire une idée plus précise. Enfin, les 12 % se retrouvent dans des industries ou la culture des voyages est associée à une notion de qualité. Ce chiffre est quasiment identique depuis le premier Baromètre.

Avez-vous modifié votre politique des notes de frais alloués à vos voyageurs ?

Oui à la baisse : 13 %
Non, elle est identique à l’an passé : 78 %
Oui à la hausse : 9 %

Alain Joyet : C’est un domaine sensible et très regardé aujourd’hui par les directions financières qui veulent avoir une meilleure maitrise des dépenses lors des déplacements professionnels. On constate pour autant que l’on ne peut tirer à la fois sur la qualité des voyages et le montant des notes de frais. Les contraintes imposées aux voyageurs sont assez pénalisantes (surtout pour les déplacements d’une journée) pour ne pas avoir à rajouter une couche supplémentaire avec les notes de frais. Cette question, qui sera récurente à l'avenir, nous permettra d’avoir, dans quatre ou cinq mois, une meilleure vision de cet univers des frais complémentaires.